La vie éco a fait un dossier très intéressent sur les pratiques des grandes surfaces vis-à-vis de leur fournisseurs. Bien inspirés par leur conseurs françaises elles sont lancés dans une démarche pas très réglo.
A rappeler que presque tout se fait sur la base de contrats d’accords commerciaux (mais à voir le rapport de force on voit bien qui impose ses règles).
Et qui paye tout ces sur-coûts ? Le consommateur final bien sûr
Ce qu’il faut savoir c’est pour qu’un fournisseur puisse vendre dans une grande surface il lui faut :
- Quand un opérateur accède pour la 1ère fois au statut de fournisseur de la grande surface, il paie un droit qui comprend les frais d’ouverture de dossier qui peuvent aller de 1 000 à 3 500 DH. Un montant qu’il paiera, chaque année, pour contribuer aux frais de gestion administrative pour la tenue de son compte. Le contrat est renégocié tous les ans.
- Référencer l’entreprise est une chose. Le faire pour ses produits en est une autre. Il faut payer pour chaque produit autour de 400 DH par an et par magasin.
- En plus de ce droit de référencement, certaines enseignes exigent un droit supplémentaire pour maintenir les produits dans leurs rayons. Des droits annuels qui peuvent aller, selon les enseignes, de 50 à 400 DH par article et par magasin.
- La contribution à l’ouverture de nouveaux magasins, l’extension d’anciens ou, tout simplement, le réaménagement de rayons.
- Une multitude de remises et de ristournes imposées par les grands distributeurs et qui met les fournisseurs devant le dilemme de fixer un juste prix.
Avis des distributeurs
Tous ces fournisseurs ont signé des contrats et personne ne les a obligés à le faire
C’est le fournisseur qui bénéficie en premier lieu de ces activités car sur une marge de 50%, par exemple, 40% vont aux fournisseurs et 10% seulement vont aux distributeurs (s’ils ont vraiment une marge pareille, ça sera scandaleux). Alors qu’en Europe, les distributeurs bénéficient de 40% et les fournisseurs de 10%
Pénalités
Pénalités pour cause de rupture de stocks ou de non-livraison à date (ça me semble logique, les fournisseurs dénoncent les modalités de sa mise en œuvre)
Pénalités de litiges (si le nombre de factures litigieuses dépasse 30% du nombre total des factures déposées). Or, pour les fournisseurs, les problèmes de facturation sont très souvent le fait des services administratifs des grandes surfaces eux-mêmes.
Retards de règlement
Le délai de paiement est en moyenne de 120 jours, alors que généralement les contrats parlent de 90 jours.
Corruption
Certains fournisseurs reconnaissent recourir à la corruption pour référencer de nouveaux produits, maintenir ceux qui le sont déjà ou encore négocier une hausse des prix de vente.
La grande distribution au Maroc en chiffres à fin 2008
50 hypermarchés et supermarchés,
20 hectares en surface de vente,
10 000 emplois
10 milliards de DH de chiffre d’affaires…,
11% du volume global des ventes réalisées
Inventaire :Petit lexique des droits et ristournes exigés
Dans l'éventail des prestations donnant droit à décaissement, le système de la grande distribution est très imaginatif et le constat est mondial. Tour d'horizon de ce qu'un fournisseur se voit demander.
Droit de référencement : calculé en pourcentage du chiffre d'affaires.
Frais de tenue du compte : un forfait payé allant de 1 500 à 3 500 DH par an.
Droit de référencement du produit : un forfait payé pouvant aller jusqu'à 400 DH par magasin et par produit.
Droit de garantie de présence constante du produit dans les magasins : un forfait allant de 25 à 400 DH par article, par magasin et par an.
Ristourne de fin d'année inconditionnelle : calculée sur la base d'un pourcentage du chiffre d'affaires. Elle varie entre 7 et 10%.
Ristourne de fin d'année variable : calculée sur la base d'un taux fixé en fonction de la tranche de chiffre d'affaires.
Ristourne pour participation à la rémunération de la force de vente.
Contribution aux actions promotionnelles : elle peut aller jusqu'à 10% du chiffre d'affaires.
Contributions aux ouvertures de nouveaux magasins ou extension de magasins existants : une moyenne de 5% du chiffres d'affaires.
Pénalités pour non-livraison à temps : calculées sur la base d'un CA qui incorpore également les volumes qui n'ont pas été livrés.
Pénalités pour factures impayées ou litigieuses : forfait pouvant aller jusqu'à 10 000 DH par trimestre.
Je vous invite à lire le dossier en entier