La charge des frais bancaires n'a cessé de s'alourdir entre 2004 et 2009, dénonce une étude réalisée par l'organisation de défense des consommateurs UFC-Que Choisir.
L'étude de l'UFC avance quelques chiffres frappants : depuis 2001, assure-t-elle, les commissions clients ont augmenté 1,7 fois plus vite que le PIB, et l'écart s'est creusé encore plus dans les trois dernières années. A l'heure actuelle, selon ses estimations, les frais bancaires représentent un marché de plus de 15 milliards d'euros.
Non seulement ces frais n'ont cessé d'augmenter, mais en outre, ils se dissimulent volontiers dans des brochures opaques, accuse l'UFC : elles comptent en moyenne 24 pages et 303 tarifs. La palme revient à LCL avec une brochure de 63 pages et à la Caisse d'Epargne IDF avec 396 tarifs. Du coup, "comparer les tarifs relève du parcours du combattant", relève l'organisation de défense des consommateurs.
"Au final, conclut-elle, le consommateur qui souhaiterait faire un comparatif entre ces 12 banques aurait à manier 290 pages, et 3638 lignes tarifaires : l'exhaustivité des tarifs est ici totalement décourageante".
Depuis 2004, les banques font payer des services qui étaient auparavant gratuits. En moyenne, il y a 9 nouvelles opérations facturées dans la banque de détail, qui s'ajoutent à la longue liste déjà existante des opérations payantes.
L'association de défense des consommateurs dénonce aussi les packages vendus par les banques, censés être moins chers pour le consommateur et qui sont en définitive plus chers. Le prix du package étant la tarification bancaire la plus suivie par les médias, "les banques sont donc soucieuses de limiter les augmentations brutales sur ce produit", analyse l'UFC. De 2004 à 2006, le prix du package moyen a augmenté de 12,2%, alors que l'inflation était pour la même période de 8%.
Ces packages n'en sont pas moins une mauvaise affaire pour les clients des banques : en comparant les prix des services réellement utiles qui y sont contenus, avec les prix des mêmes services hors package, le surcoût moyen pour le consommateur atteint près de 26%, calcule l'UFC. En outre, si le prix du package n'a pas connu d'envolée, les banques "ont concentré l'augmentation tarifaire sur les incidents de paiement, donc sur les consommateurs les plus fragiles", accuse l'organisation.
Face à cette situation, l'association de défense des consommateurs propose 7 mesures à Christine Lagarde, ayant pour but d'instaurer plus de transparence dans ces tarifs et d'en diminuer le montant :
- pour rendre les tarifs plus lisibles :
instauration d'une information préalable du consommateur avant le prélèvement des frais bancaires sur son compte ;
mise en place d'une dénomination commune obligatoire des différents frais et services bancaires ;
obligation pour chaque brochure tarifaire de comporter une première page introductive résumant les tarifs pratiqués ;
harmonisation des tarifs affichés dans les brochures en tarifs annuels et par opération.
- pour moraliser les pratiques tarifaires :
consécration dans la loi de la jurisprudence de la Cour de Cassation sur le calcul du TEG du découvert non autorisé ;
limitation du nombre et du montant des pénalités financières.
- pour que la baisse des coûts profite au consommateur :
création d'un observatoire des tarifs bancaires sur les opérations les plus courantes.