L'Espagne et l'Italie ont réussi à emprunter à des taux d'intérêt en forte baisse jeudi 12 janvier.
Le Trésor espagnol a ainsi emprunté 9,986 milliards d'euros. C'est deux fois plus que prévu, et surtout le signe de marchés plus sereins pour la première émission obligataire de l'année du pays.
Les conditions étaient particulièrement bonnes pour les deux pays, sans doute grâce à l'action de la Banque centrale européenne (BCE), qui a réalisé fin décembre une importante injection de liquidités auprès des banques de la zone euro. Ces banques commençaient peut-être à utiliser cet argent frais sur les marchés.
Les taux auxquels empruntait l'Espagne étaient donc plus avantageux que lors des émissions précédentes, s'étalant de 3,384 % à 3,912 %, contre 4,871 % à 4,848 % les dernières fois, selon les chiffres de la Banque d'Espagne.
Pour le pays, il s'agit non seulement de la première émission obligataire de l'année mais aussi depuis l'arrivée au pouvoir, le 22 décembre, du nouveau gouvernement de droite Mariano Rajoy. Ce dernier a immédiatement prévenu que le déficit public du pays serait, à fin 2011, bien plus élevé que prévu, pouvant dépasser les 8 % du PIB contre 6 % promis. Il a cependant mis en place un vaste programme de rigueur de quelque 40 milliards d'euros en 2012 pour assainir ses finances et parvenir à un déficit de 4,4 %.
TAUX D'INTÉRÊT EN CHUTE POUR L'ITALIE
Première émission obligaire de l'année pour l'Italie et une réussite également : le Trésor italien a réussi jeudi à lever 12 milliards d'euros d'obligations à court terme, soit le maximum prévu. Les taux d'intérêt des titres à un an ont chuté, lors de cette opération très attendue par les investisseurs, à 2,735 % contre 5,952 % lors de la dernière émission similaire datant du 12 décembre.
L'opération de vendredi, qui porte sur des titres à moyen et long terme est jugée encore plus révélatrice par les analystes car elle porte précisément sur des échéances plus longues. Le Trésor tentera alors de lever à cette occasion entre 3 et 4,75 milliards d'euros de titres à échéance 2014 et 2018. Après le succès des opérations espagnoles et italiennes de jeudi, les taux italiens à dix ans évoluaient autour de 6,6 % à la mi-journée contre près de 7 % mercredi soir.
L'Italie, qui croule sous une dette colossale de 1 900 milliards d'euros – soit environ 120 % de son PIB – compte émettre cette année près de 450 milliards d'obligations, un montant incluant celles à court terme et celles à moyen et long terme.
Afin de rassurer les marchés, le nouveau chef du gouvernement Mario Monti a imposé à marche forcée de lourds sacrifices aux Italiens en faisant adopter en décembre un nouveau plan de rigueur, le troisième en six mois, et planche désormais sur la relance de la croissance à travers un vaste programme de libéralisations et une réforme du marché du travail.