Avec leur diplôme de Polytechnique, de l'ENA, de l'Ecole centrale, des Ponts ou des Mines, d'HEC, de l'Essec, de l'ESCP, ils se croyaient à l'abri.
Quand le chômage touche 2,8 millions de personnes, ces ingénieurs et commerciaux de haut vol, postés aux commandes des entreprises, ne sont plus totalement épargnés.
On ne les dit pas "chômeurs ", cela va de soi. Trop dévalorisant. Mais "hors poste", "en transition de carrière", "en évolution professionnelle", en "rebond" ou "repositionnement"...
Les écoles qui ont fait d'eux l'élite économique, quand elles daignent s'exprimer sur le sujet.
Combien sont-ils, ces polytechniciens, centraliens, diplômés d'HEC et consorts au chômage ?
Une goutte statistique, sans doute, dans l'océan des grands diplômés. Mais le fait même qu'ils soient plusieurs centaines (selon les professionnels du reclassement), qu'ils mettent désormais 7 à 10 mois pour retrouver un emploi lorsqu'ils sont bien accompagnés, pas loin d'un an et demi sinon, est révélateur.
Des blocs de confiance soudain fissurés. Tout leur avait toujours réussi. Milieux familiaux souvent aisés, parcours scolaires brillants, premier poste trouvé sans chercher, carrières fluides... Jusqu'au choc du licenciement.