Moins de pommes, moins de pêches, moins de cerises, mais plus de noix et de kiwis. C'est ce qui apparaît dans le dernier recensement du ministère de l'agriculture, qui retrace l'évolution de ces exploitations arboricoles et fruitières entre 2000 et 2010 : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_primeur277.pdf
La noix dépasse la pêche et la prune, et se hisse ainsi au rang de second verger de France après la pomme – elle aussi en chute libre.
Pourquoi la noix ?
Le petit fruit sec s'exporte bien. On s'en délecte en Espagne, au Portugal, en Italie, mais aussi dans les pays nordiques, et ce sous des formes variées : noix fraîche ou sèche, huile, pâtisserie et chocolaterie... Au point que, malgré l'augmentation des plantations de noyers de près d'un quart dans tout l'Hexagone, la production reste en deçà de la demande.
Avec l'amélioration de sa qualité, "la mécanisation ayant permis de ramasser et de sécher les noix très vite", l'image de la noix s'est redorée.
Une communication sur les valeurs nutritives du fruit sec, en oméga 3 comme en vitamines, en calcium ou en magnésium. Enfin, l'AOC – quasi historique – de la noix de Grenoble a été rejointe, dans la dernière décennie, par l'AOC de la noix du Périgord, qui confère à ces produits un ancrage régional toujours vendeur.
LES VERGERS SE DÉGARNISSENT
Toutefois, tous les fruits ne connaissent pas cette fortune. En témoigne une surface globale des vergers qui a été rongée d'un cinquième en 10 ans, pour atteindre 134 000 hectares en 2010.
Diminution des surfaces, donc, mais aussi des exploitations fruitières, qui ont plongé de près d'un tiers durant cette décennie, passant de 24 000 à 17 000. La chute concerne tous les fruits, et surtout les petites exploitations. Conséquence : la taille moyenne des vergers a augmenté pour atteindre une moyenne de 8 hectares.
En novembre, le syndicat Jeunes agriculteurs rappelait que la première puissance agricole de l'UE perdait "26 mètres carrés de terres par seconde". Au total, 82 000 hectares de terres agricoles ont disparu chaque année entre 2006 et 2010, selon le ministère de l'agriculture. En cause : l'urbanisation, la construction de routes, ou simplement l'abandon de parcelles peu rentables regagnées par la forêt.