Maroc : hausse des prix des carburants en juin 2012 : essence + 2dh , diesel +1 dh

La situation n'est plus tenable pour l'état qui traine une ardoise d'arriérés de paiement de 16 milliards
de DH pour les seuls produits pétroliers.

Le super sans plomb à 10,25 DH le litre, dont 3,1 DH de subvention, sera revu à la hausse. On parle d’une augmentation de 1 DH par litre.

Le gasoil prendrait 50 centimes le litre de plus, soit 8 DH au lieu de 7,50 actuellement.

Le fuel industriel, subventionné à hauteur de 3.554 DH la tonne, sera lui aussi concerné. Sur le fuel spécial (réservé à l’ONE), la consommation a explosé cette année, passant de 700.000 tonnes à 1,4 million.

En revanche, le statu quo demeure sur le butane, dont les prévisions de compensation dépasseront les 15 milliards de DH cette année. La conjoncture sociale fait que la question de ciblage sur le gaz n’est pas à l’ordre du jour.

Un sujet sur l'eco-conduite qui vous permettra de faire autant de kilomètres tout en consommant moins de carburant : http://www.mizania.com/content/view/61/56/

Le système d’indexation sera réactivé pour l’essence super et le gasoil. Des scénarios d’augmentation sont prêts. Les hausses seraient de 0,50 à 1 dirham et interviendront en deux temps.

Le du fuel industriel, deux options seraient déclinées:
- une décompensation totale du fuel utilisé par plusieurs industries et une compensation limitée entre 25 à 30% pour les autres industries

- reprendre le processus de décompensation entamé il y a deux ans. Une hausse de la tonne du fuel de 550 dirhams devait intervenir en juillet 2011 mais elle a été stoppée.

Ce produit, dont la consommation a augmenté avec l’entrée en service des centrales de l’ONE, n’était pas subventionné auparavant. Plus précisément, de 1995 à 1999, son prix était indexé sur les cours mondiaux. Ce n’est qu’en novembre 2000 quand le prix du fuel a franchi le cap de 2.000 dirhams la tonne que le gouvernement a gelé l’indexation avant de la reprendre en 2006.

Pour les 4 premiers mois de l’année, les dépenses courantes ont augmenté de 10,3 milliards de dirhams (16,3%) en particulier sous l’effet des dépenses de la compensation qui se sont accrues de 32% à 4,9 milliards de dirhams comparativement à la même période que l’année dernière.

Dans ces conditions, le gouvernement n’écarte pas une hausse des prix. L’on parle plus exactement de «mesures ponctuelles durant le mois de juin en attendant la réforme du système de la compensation d’ici la fin de l’année».

La structure des prix des produits pétroliers étant généralement fixée chaque 15 jours.

C'est effectif depuis ce samedi 2 juin 2012:

Essence : +2 dh, il passe donc de 10.18 dh à 12.18 dh

Le gasoil : +1 dh, passant de 7,15 dh à 8,15 dh.

fuel industriel : +988,04 passant de 3 678 dh à 4 666.04 dh la tonne (L’OCP et Cosumar absorbent à eux seuls 82% du fuel industriel subventionné par l’Etat. L'ONE aussi figure dans ce trio de tête)

Le prix de la bonbonne de gaz et le fuel ONE destiné à la production de l’électricité ont été, épargnés.

l’Etat continue d’accorder des subventions : - 3,35 dirhams le litre pour le gasoil, - 1,50 dirham le litre d’essence - 2.000 dirhams la tonne pour le fuel industriel.

Premier touché, les transporteurs routiers.

Sociétés de transport :
Le gasoil représentant au moins 40% des charges des sociétés de transport, celles-ci vont devoir repercuter la hausse sur le prix de la prestation.

«L’impact sur les fruits et légumes sera obligatoirement ressenti, les spéculateurs pourront augmenter les prix à leur guise».

«Les spéculateurs profitent souvent de cette occasion pour faire grimper les prix à des niveaux inconcevables et augmenter leur marges alors que l’impact subi par les transporteurs n’est pas aussi contraignant».

Traduisez, les hausses des prix des fruits et légumes ne seraient pas forcément liées à la hausse du prix du gasoil.

Dans le transport routier des voyageurs:
La profession sera fixée après les négociations prévues avec les autorités. Le secteur étant réglementé, aucune hausse des prix n’est envisageable sans l’aval des autorités gouvernementales.

Les petits transporteurs et les taxis.
Des rumeurs font état de grèves chez le Syndicat national des chauffeurs de taxis et la Fédération des transporteurs routiers des voyageurs. Celle-ci a d’ailleurs annoncé sa volonté de négocier une révision du prix des tickets de transport, inchangé depuis 1997.

A ce titre, la Fédération du transport recommande de procéder à la répercussion de l’augmentation du prix du gasoil qui est de l’ordre de 7% dans la fixation des nouveaux tarifs de transport des voyageurs.

De surcroit, certains professionnels commencent déjà à demander la mise en place d’un « Gasoil professionnel ». «Un carburant subventionné qui ne sera utilisé que par les professionnels, comme c’est le cas pour le secteur de la pêche», explique Chennaoui.

Suite à la réunion des professionnels du transport avec Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement a tenu à rassurer les opérateurs.

En revanche, il leur a précisé que d’autres «hausses pourraient être appliquées», car l’Etat ne peut continuer à subventionner le carburant.

Il n’est pas exclu que le gasoil atteigne 10 DH le litre! Ce qui correspond au prix réel de ce carburant actuellement.

Une chose est sûre, d’ici 5 ans, l’Etat s’acheminera vers le scénario de la décompensation.

Les hausses commencent à se matérialiser pour le consommateur :

Petits et grands taxis : + 1 dirham

Transport interurbain : + 5 DH

Desserte de l’aéroport Mohammed V : + 20 DH.

1 DH de plus sur le litre de gasoil n’équivaut pas systématiquement 1 DH par client.