Voir comparatif des box : http://www.mizania.com/content/view/55/56/
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Le premier des opérateurs mobiles virtuels français (presque 2 millions de clients) a annoncé, mardi 3 avril, à la fois le lancement de sa première "box" (accès à Internet), mais aussi celui d'une offre "quadruple play" à seulement 29,99 euros. Soit environ 10 euros de moins que les offres équivalentes du marché.
Cette offre comporte du "triple play" (accès à Internet, télévision sur Internet, téléphone fixe illimité), plus un forfait mobile d'entrée de gamme (2 heures de voix, SMS illimités).
C'est Bouygues Telecom qui, le premier, a lancé ce type d'offres, à l'été 2010, suivi par Orange-France Télécom et SFR. Ayant pour principal avantage de fidéliser les clients (en les "attachant" à la fois par le fixe et le mobile), les offres "quadruple play" ont été conçues comme des armes anti-Free.
Depuis l'arrivée fracassante du fournisseur d'accès à Internet sur le mobile, mi-janvier, les opérateurs "historiques" ont choisi de répliquer en cassant le prix de leurs offres "low cost" de téléphonie mobile (sans subvention du téléphone). Bouygues Telecom a aussi commencé à faire bouger, timidement, ses offres "standard", qui concernent le plus grand nombre de ses clients.
Pour l'heure, à part quelques opérations spéciales (SFR solde en ce moment une "box" de précédente génération), aucun des "historiques" n'a touché aux tarifs du fixe et du "quadruple play". Ce serait pourtant un moyen radical de couper l'herbe sous les pieds de Free, qui finance son développement dans le mobile grâce aux marges dégagées dans l'accès à Internet fixe.
Mais Orange, SFR et Bouygues Telecom ne semblent pas prêts à sacrifier leur activité fixe, qui est aussi devenue pour eux une véritable rente (leurs marges d'exploitation y sont supérieures à 30 %).
Pour l'instant, Omea Telecom (Virgin Mobile, Breizh Mobile, Casino Mobile et Télé2) a réussi à limiter la casse, avec une perte de 24 000 abonnés entre janvier et mars. Mais il appartient à la famille des opérateurs virtuels (MVNO), considérés comme plus fragiles que les 4 opérateurs de réseau mobile (SFR, Orange, Bouygues Telecom et Free).
Contrairement à ces derniers, les MVNO ne disposent pas d'une licence d'exploitation d'un réseau mobile. Ils louent des capacités à un des quatre opérateurs "hôtes". Leur marge de manoeuvre financière est limitée, elle dépend des "prix de gros" que leur consentent leurs hôtes.
L'Autorité de la concurrence a confirmé, le 30 mars, qu'elle enquête pour savoir si, depuis l'arrivée de Free, les opérateurs virtuels disposent d'une marge de manoeuvre suffisante. "On peut se poser la question de leur survie : leurs opérateurs hôtes ont sacrifié leurs marges, l'espace économique qui leur est laissé est très faible", note Henri Tcheng, partner chez Bearing Point.
Virgin Mobile a décroché, en 2011, un statut de "full MVNO", auprès de SFR. Il peut ainsi investir dans du matériel de réseau et devrait devenir maître de ses clients et de leurs cartes SIM (identifiant du téléphone), faisant baisser ses coûts variables (location du réseau).
Avec l'arrivée de Free, "la seule façon pour les opérateurs virtuels de passer à l'offensive, c'est ce statut de 'full MVNO'", juge M. Tcheng.