Ça pleut des milliards : accrochez vous. Je pense que si le ministre de finance marocain se réunit avec son homologue américain, ils ne vont pas trop se comprendre, l’échelle des chiffres n’est pas la même.
La dette américaine est passée de 10 600 milliards de dollars en janvier 2009, lors de l'entrée en fonction de Barack Obama, à presque 16 000 milliards de dollars (12 700 milliards d'euros) en fin de mandat, selon les chiffres du ministère des finances américain.
La dette du pays augmente de 4,16 milliards de dollars chaque jour, au rythme actuel.
George W. Bush a laissé à son successeur une dette abyssale. Au cours de ces deux mandats, entre 2001 et 2009, la dette est passée de 5 800 milliards de dollars à 11 900 milliards de dollars, selon le ministère des finances américain. .
Cette hausse de la dette est due sur la période à "des réductions d'impôts, aux guerres en Afghanistan et en Irak, à la récession économique de 2001 et au début de la crise économique, en 2007".
Autre cause - hors de contrôle - de l'augmentation de ce chiffre : l'auto-alimentation de la dette du fait des intérêts. En 2011, ceux-ci s'élevaient à presque 455 milliards de dollars contre 413 milliards en 2010. Au cours de la prochaine décennie, les Etats-Unis devront débourser 5 000 milliards de dollars rien que pour payer ces intérêts.
Les revenus tirés de l'impôt ont naturellement diminué lors sur la période de récession de 2007 à 2009, passant de 2 600 milliards de dollars en 2007 à 2 100 milliards de dollars en 2009. Depuis, ils sont restés à un niveau inférieur à celui d'avant-crise. Cette année ils devraient se monter à 2 400 milliards de dollars. Dans le même temps, la récession a conduit à une hausse des dépenses de l'Etat, notamment en faveur de programmes de lutte contre la pauvreté et de chômage.
L'extension, en 2009, du plan Paulson de sauvetage des banques a également grevé le budget de l'Etat. Ce plan de 700 milliards de dollars, initié en 2008, aurait finalement coûté environ 34 milliards aux contribuables américains, selon PolitiFact.
Afin de relancer la machine économique et limiter le chômage, le président démocrate a en outre fait adopter au Congrès en 2009 un plan de relance budgétaire ("stimulus package") de 787 milliards de dollars.
Barack Obama a jusqu'à présent échoué à convaincre le Congrès d'adopter des hausses d'impôts sur les catégories de population les plus aisées, qui auraient permis de réduire le déficit et ralentir la progression de la dette.
Mitt Romney s'est engagé à réduire le dette américaine en limitant les dépenses fédérales, qui représentent 23,5 % de l'économie, à 20 % à la fin de son premier mandat, en janvier 2017. Barack Obama s'engage sur son site de campagne à réduire le déficit de 4 000 milliards de dollars lors de son éventuel deuxième mandat.