Rappel : DSK est présumé innocent dans cette affaire. Seule une décision de justice définitive peut le rendre coupable des faits reprochés.
D’un côté une personne qui vue de France cumule 4 défauts (ou handicaps) : D’abord une femme, puis noire, pire encore musulmane et pour finir pauvre (son emploi le suppose).
De l’autre côté le président du FMI (qui a rang de chef d’état dans le protocole)
La première personne ose porter plainte contre la deuxième. Et c’est là où on peut admirer la justice américaine. Tous ceux qui ont galéré pour porter plainte dans un commissariat de police apprécieront. Tous ceux qui ont participé à enterrer des affaires parce que l’une des parties prenantes a des connaissances doivent s’incliner.
Dans un contexte français, cette femme sera dissuadée de porter plainte par son employeur d’abord. Si elle franchit le pas, elle aura beaucoup de mal a convaincre les flics de sa version, au mieux elle pourra déposer une main courante. Débarquer le président du FMI d’un avion fait partie de la science fiction en France. Rappelons nous des incidents des fils de Kadhafi en France, les autorités ont à chaque fois attendu leurs départs pour faire semblant de les chercher.
Dans un contexte marocain, la plaignante aura le choix entre une petite somme pour régler l’affaire ou une fausse accusation (même grossière) toute prête à son encontre. Dans ce deuxième cas elle se retrouvera en prison pour avoir osé déranger plus fort qu’elle.
A voir le fonctionnement de la justice américaine, on comprend qu’ils soient les maitres du monde (quoi qu’ils se loupent sur pleins de sujets privilégiant d’abord leurs intérêts).
Mais pour cette affaire, le tableau n’est pas tout blanc. J’avoue préférer l’approche française en matière de respect de la vie privée. L’accusé dans cette affaire est toujours innocent. Je n’ai pas du tout aimé qu’il soit exposé aux caméras menotté, fatigué, désemparé. Elle aurait dû avoir le même traitement de que la plaignante (à savoir lui épargner les caméras).
Une autre leçon à tirer cette fois pour les dirigeants arabes : la démission du patron du FMI. Alors qu’il n’est qu’accusé dans cette affaire. Estimant qu’il n’est plus en mesure de gouverner l’institution. Une bonne leçon à tous ceux qui s’accrochent à leurs postes alors que des centaines de milliers de personnes leur demandent de partir.
Une autre méditation à porter :
- Combien de vies fauchées par des voitures roulant à fond de fils gâtés et qui n’ont donné lieu à aucune punition. Au mieux une compensation financière.
- Combien de fois on a éloigné des personnes de la basse société (qui se réclament de la haute société) le temps d’enterrer une affaire.
C’est contre ça –en partie – que les gens se révoltent. Sera t on capable de construire une nouvelle société avec comme pilier une justice juste et indépendante. Le proverbe arabe dit : الحكم أساس العدل (la justice est la base (le pilier) de la gouvernance).