L'Autorité de la concurrence s'est prononcée en faveur de la vente des médicaments
non remboursables en dehors des pharmacies, qui en ont jusqu'ici le monopole, ce qui permettrait de faire baisser leurs prix.
Dans son avis, l'Autorité relève de "très forts écarts de prix", allant de 1 à 4, d'une officine à l'autre sur ces produits d'automédication.
Pour y remédier, elle préconise une libéralisation "limitée et encadrée" de la vente des médicaments non remboursés, qui permettrait de faire baisser leur prix de vente de 11,4 à 16,3 %.
L’exemple avancé est les tests de grossesse qui ont vu leur prix passer de 5 euros à 1 euro. |
Les médicaments non remboursés sont en plein essor : leur marché pèse 2,2 milliards d'euros par an, selon l'Autorité. Permettre la vente des médicaments non remboursés dans les supermarchés et autres points de distribution engendrerait une économie globale d'environ 270 millions d'euros par an, selon ses estimations.
Il n'est pas question de permettre la vente de ces médicaments sans la présence d'un diplômé en pharmacie. Même en supermarché, les médicaments non remboursés devraient donc être vendus sous le contrôle d'un professionnel compétent et soumis aux règles de déontologie des pharmaciens. La vente devrait également avoir lieu dans des "espaces dédiés et délimités, avec un encaissement distinct", selon l'Autorité.
L'ouverture de la vente devrait être limitée aux médicaments d'automédication, non remboursés par la Sécurité sociale, achetables sans ordonnance, ainsi qu'aux "produits frontière", comme les tests de grossesse et les produits d'entretien pour lentilles.
D'après l'Autorité, la fin du monopole des pharmacies sur la vente de ces produits devrait avoir un effet limité sur leurs marges, estimé entre 3,7 et 5 %. Pour compenser cette perte de revenus, l'Autorité propose de renforcer le rôle des pharmaciens, en rémunérant leurs conseils sur un mode forfaitaire, ou encore en les encourageant à se lancer dans la vente de médicaments en ligne. Les commerçants pourraient également vendre de nouveaux produits paramédicaux.
Les détracteurs dénoncent une banalisation de la consommation des médicaments et mettent en avant les expériences des autres pays ou les prix n’ont quasiment pas bougé. |
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