L’enquête réalisée par le Haut commissariat au plan (HCP) sur la classe moyenne a provoqué quelques remous (http://www.mizania.com/content/view/234/1/). Le niveau de revenu mensuel maximum constaté par le HCP, 6 734 DH par ménage, est trop peu suffisant pour financer un logement qui coûterait entre 600 000 et 800 000 DH, estimé comme correspondant justement aux besoins de la classe moyenne.
Le ministère de l’habitat, qui n’a pas cessé de promouvoir les logements pour cette classe moyenne, notamment en garantissant les crédits immobiliers à hauteur de 800 000 DH par le fonds Damane Assakane (ex-Fogarim), ne s’attendait pas à ce petit souci.
Si l’on tient compte de ces chiffres, la classe moyenne ne peut manifestement pas acheter un logement qui coûte 600 000 DH. Or, dans les grandes villes, il est impossible de trouver un appartement de moyen standing à ce prix.
Un petit calcul : Un ménage qui gagne 6 734 DH par mois (tranche de revenu maximale pour la classe moyenne selon le HCP) dispose d’une capacité d’endettement légale de 45 %, soit précisément 3 030 DH. En payant cette échéance pendant 25 ans sur la base d’un taux d’intérêt fixe de 5,3% HT (tel que garanti par le fonds étatique Damane Assakane), ce ménage ne peut, tout simplement pas, acquérir un logement de plus de 480 000 DH (hors commissions, frais de dossiers et assurances). Pis encore, la tranche inférieure de cette classe - celle qui dispose d’un revenu mensuel de 2 800 DH- ne peut prétendre qu’à une échéance de 1 260 DH et donc à un logement qui coûte 200 000 DH tout au plus. Or, quand on sait que ces classes moyennes définies par le HCP correspondent à 53% de la population et que les classes aisées –disposant de plus de 6 734 DH par mois- ne constituent que 13% de la population, soit 900 000 ménages dont une bonne part est déjà propriétaire.
Les promoteurs immobiliers estiment qu’il n’est pas possible de réduire les prix du moyen standing. Selon eux, «même en réduisant les prix de ce segment de 800 000 DH à 600 000 DH, cette offre restera trop chère pour la classe moyenne».
Ils proposent quelques pistes pour permettre à cette classe d’acquérir un logement sans toucher à l’offre destinée aux classes socioprofessionnelles inférieures :
1- La réduction du taux d’intérêt sur les crédits immobiliers, «surtout pour les crédits garantis par Damane Assakane», le taux d’intérêt pour ce type de crédit (5,3 % hors taxes) peut très bien être revu à la baisse, jusqu’à 4 voire 3 %, en raison de la réduction du risque d’impayés.
2- La prolongation de la durée du crédit. «Certaines banques proposent des crédits immobiliers payables sur 40 ans, mais cette formule n’est pas généralisée à tous les types de crédits.».