Selon une étude du BIPE, société d'études économiques et de conseil en stratégie, 2008 et 2009 ont été deux années de recul important de la valeur du patrimoine des ménages, avec - 3 % et - 2 %, "du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale".
Le patrimoine des Français devrait se stabiliser en 2010 avant de reprendre une progression mesurée dans les années suivantes. Cette croissance se ferait "à un rythme bien inférieur à celui qui était observé avant la crise", prévient le BIPE.
"Nous avions connu des ralentissements forts de la croissance du patrimoine, lors des crises précédentes, notamment lors de l'éclatement de la bulle Internet en 2001, explique Caroline Mirgon, directrice du BIPE et responsable de l'étude, mais c'est la première fois que nous assistons à une décroissance." Lors de la crise financière du début des années 1990, note le BIPE, le patrimoine global des Français avait encore crû, en France, à des taux compris entre 2 % et 3 % l'an".
Deux raisons principales expliquent le recul :
- la situation difficile du secteur immobilier
- la forte baisse des marchés boursiers pour ce qui touche au patrimoine financier (épargne, actions…).
Les premières années du XXIe siècle avaient été marquées par la croissance du patrimoine. Les années 2003-2006 ont même été "exceptionnelles", estime le BIPE, avec "des niveaux de taux d'épargne conjugués avec un recours accentué aux crédits et des évolutions favorables des prix des actifs patrimoniaux". Résultat, la croissance annuelle a évolué entre 11 % et 14 %.
La crise des subprimes aux Etats-Unis, au milieu de l'année 2007 et la faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008, ont cependant provoqué une crise de liquidité sans précédent. "La croissance des crédits a brutalement ralenti, explique Mme Mirgon, et la crise de confiance a profité aux placements sécuritaires." Tout s'enchaîne : la contraction des flux de placements financiers est notamment due à la contraction des nouveaux crédits à l'habitat. Ceux-ci ont reculé de 16 % en 2008.