Tanger/inondations : 300 millions de DH pour protéger la ZI

Les travaux pour la protection de la zone industrielle de Tanger devront démarrer incessamment. Jour pour jour après les inondations fatidiques d’octobre 2008, les premiers coups de pioche seront lancés dès ce mois, selon les autorités.

Face au danger que représentent les crues de l’oued Moghogha, les autorités ont opté pour un niveau de protection maximal, selon un document de l’Agence du bassin hydraulique du Loukkous, en charge du projet. De la sorte, il s’agira de dimensionner les ouvrages de protection pour un niveau des crues dit centennal. Pour le cas concret du canal de l’oued Moghogha, il s’agira d’augmenter son débit pour le faire passer à 420 m3 par seconde lors de son passage par la zone et de 500 en aval.

Le canal devra être renforcé pour atteindre une longueur totale de 7,5 kilomètres. Il sera bétonné et élargi depuis le pont sur la route nationale 2 jusqu’à l’exutoire en mer. Sa largeur variera tout au long de son parcours de 17 à 40 mètres, de l’amont à l’aval, pour permettre des débits de 300 à 500 m3 par seconde.

Les études ont déjà été finalisées et les marchés de travaux adjugés. Le démarrage est prévu pour ce mois d’octobre. Le budget total est de 171 millions de DH.

A plus long terme, il est prévu de réaliser deux barrages sur les principaux affluents en amont. Il s’agira de limiter les crues et assurer un stockage des eaux. Ils devront assurer une protection en amont du canal et de la zone industrielle. Les travaux pour la construction de ces barrages ne devraient pas démarrer avant 2010, les études pour leur réalisation étant encore en cours d’achèvement. Le budget prévu est de 120 millions de DH. Il est vrai que ces mesures ne pourront pas protéger des pluies la zone pour cette saison qui démarre.

Ce n’est que vers l’échéancier 2011-2012 que la zone industrielle de Tanger pourra être déclarée comme protégée. Actuellement, seules des mesures de prévention, tels le curage du canal de Moghogha ou encore le nettoyage des bouches d’égouts et autres canalisations pour faciliter au maximum le passage de l’eau, pourront minimiser les dégâts lors d’une montée des eaux.

Rappel
La zone industrielle de Tanger a connu des inondations dévastatrices ce 23 octobre 2008. Un véritable jeudi noir où, en moins de 6 heures, la crue a complètement inondé la zone. Le niveau des eaux est monté de près de 2 mètres entraînant des dégâts matériels considérables. Le montant annoncé des dégâts s’élève à près d’un milliard de DH, selon les industriels. Ce bilan inclut les pertes en matière d’outils de production, de stocks de matières premières et finies, mais aussi des dégâts dans les bâtiments. Il inclut aussi les pertes liées à l’arrêt d’exploitation. Depuis, la quasi-totalité des entreprises ont repris leurs activités, mais quelques-unes n’ont pas survécu à la crue.

Redal se prépare à la saison hivernale. Pour ce faire, un plan d’actions pour la gestion des eaux de pluies pour la saison 2009-2010 a été mis en place par la filiale de Veolia Environnement Maroc.

Il s’agit de mieux gérer les eaux pluviales et également anticiper les risques d’inondations. Depuis le début de l’année, Redal a procédé au curage de 290 km de réseaux sur un total de 400 km. Il faut signaler aussi le nettoyage de plus de 50.000 regards et l’élimination de 33 points noirs dans les différentes zones de l’agglomération Rabat, Salé et Témara.

Le projet a nécessité un investissement de 7,4 millions de DH.

Pendant la période 2003-2008, près d’une centaine de points noirs ont été éliminés. L’opération représente une enveloppe de 68 millions de DH.

Outre les actions préventives, les travaux de renouvellement du réseau d’assainissement figurent aussi au menu. L’objectif est d’éliminer les conduites vétustes ou celles qui présentent un dysfonctionnement. Redal rappelle que ces réseaux ont généralement été réalisés par les habitants ou des tiers et présentent des anomalies de faible ou contre débit, de fuite… Sur ce volet, on retient que les travaux de renouvellement du réseau durant la période 2003-2009 ont nécessité un investissement de près 90 millions de DH.

Rappelons que Rabat a enregistré en septembre dernier de grosses inondations. Il s’agissait de précipitations exceptionnelles: 89 mm en près de 3 heures. Ceci dit, il existe encore des tronçons ayant une capacité d’absorption inférieure à une pluie de fréquence annuelle.

Il faut plus de 700 millions de DH pour élargir sa capacité pour qu’il puisse résorber des pluies aussi exceptionnelles et que l’on enregistre une fois tous les 10 ans.