Les problèmes dont souffre cette profession lèvent le voile sur les challenges que doit confronter la réforme de la justice. Chez beaucoup d’huissiers, les cafés remplacent les bureaux. Voilà une raison qui explique pourquoi plus de 70% de ces auxiliaires de justice sont au chômage technique. Il suffit de vérifier le registre du secrétariat greffier pour vérifier une telle statistique.
Même les avocats rechignent à faire appel aux services d’un huissier sans cabinet. Ce qui est compréhensible. Le métier est aussi une profession à risque: l’huissier est tenu par des délais lorsqu’il s’agit de notifier un jugement, une ordonnance…
Dans son rapport 2007-2008, l’Inspection générale du ministère de la Justice relève que les huissiers chargés d’exécuter les jugements ne sont pas contrôlés. Ce rôle revient pourtant au parquet et au président du tribunal de première instance. Là il faut par ailleurs faire la part des choses. La profession ressemble à Berlin d’avant 1989: il y a ceux ayant un statut de fonctionnaire du ministère de la Justice et les indépendants!
L’Inspection précise que l’exécution est particulièrement difficile dans le milieu rural et à l’encontre des administrations et établissements publics. N’empêche que même la mairie ne rend pas la vie facile aux huissiers. A Casablanca, trois rues Oum Errabia existent dans trois quartiers différents!