Au-delà des préoccupations d’ordre environnemental, un autre phénomène de santé publique préoccupe le laboratoire: celui de la contrefaçon des médicaments.
A lui seul en 2009, ce trafic aux dimensions internationales a brassé l’équivalent de 45 milliards de dollars. Ce chiffre est appelé, selon les prévisions du Centre américain de médecine d’intérêt public, à atteindre 75 milliards de dollars en 2010.
Par région, les plus grandes victimes de ce trafic sont l’Afrique subsaharienne et l’Amérique latine, où des milliers de morts surviennent chaque année à cause de faux médicaments.
Pour sa part, le Maroc est relativement moins touché. Même s’il pâtit de flux importants de contrebande en provenance de l’Algérie.
Ceci étant, la contrebande induit autant de risques que la contrefaçon sur la santé publique. Généralement, des conditions de stockage inappropriées entraînent la transformation des molécules en les rendant toxiques. Sans parler des dates de péremption dépassées.
Par ailleurs, en termes de mobilisation contre la contrefaçon, Sanofi-Aventis dispose d’un laboratoire central, basé en France et un site est dédié à la détection et l’analyse des remèdes contrefaits. L’intervalle entre la suspicion et la confirmation étant de l’ordre de 48 heures.
La lutte contre ce trafic se fait également en amont. D’ailleurs, dès le 1er janvier 2011, les médicaments commercialisés en Europe seront munis d’étiquettes holographiques comme c’est le cas pour les nouveaux billets de banque. Ainsi, les boîtes seront «traçables» et scellées. Cette mesure est censée compliquer la tâche des contrefacteurs. Des réseaux qui rivalisent de plus en plus d’ingéniosité et de ressources.
Plus important, la détection des faux produits sera plus rapide, permettant une plus grande réactivité. L’enjeu est d’agir avant la diffusion généralisée du produit avarié. Notons qu’en France, les étiquettes sont déjà produites par un imprimeur de billets de banques, donc hautement sécurisées.
Aujourd’hui, la contrefaçon ne touche plus que les produits de marque, elle s’étendra jusqu’aux génériques.