Selon le code des usages de la charcuterie, la "merguez", ou "véritable merguez", est composée exclusivement de viande de boeuf et de mouton. Dans la pratique, il existe une certaine tolérance à l'égard des merguez contenant de la viande de porc, mais la mention "merguez de porc" doit alors impérativement être présente. Sinon,"dans la mesure où une saucisse est appelée merguez, elle ne doit pas contenir de porc", explique-t-on à la DGCCRF.
Or, une enquête dans 52 départements, réalisée en 2007, a montré que 53 % des échantillons analysés dans 206 établissements contenaient du porc. Le cochon étant moins onéreux que d'autres viandes, cette fraude généralisée permet de réduire de façon drastique les coût de production, mais constitue une "tromperie sur les qualités substantielles du produit", notamment pour les consommateurs de viande halal. Les résultats de l'enquête de 2006 étaient encore plus alarmants : 71,4 % des échantillons analysés contenaient alors de la viande de porc.
La Répression des fraudes précise que "les enquêtes successives ont révélé chez certains professionnels l'ajout intentionnel de viande de porc meilleur marché dans les merguez très prisées en période estivale, et un fréquent défaut de nettoyage des chaînes de fabrication entre les productions de produits de saucisserie à base de porc et les merguez".
Après avoir constaté les infractions, l'organisme rédige des procès-verbaux transmis au procureur de la République, qui décide alors d'engager ou non des poursuites. Faute d'un véritable suivi, la DGCCRF, qui dépend du ministère de l'économie, n'était pas en mesure, jeudi, de fournir le nombre de condamnations qui ont été prononcées.