Pour trouver un emploi, lorsqu'on vient du Val-d'Oise, mieux vaut habiter à Enghien-les-Bains - ville réputée pour son lac et son casino - que les cités de Sarcelles et Villiers-le-Bel où plus de 60 % des habitants résident en zones urbaines sensibles (ZUS).
Les conclusions d’une étude sont sans appel. 5 universitaires, auteurs de l'étude, ont examiné la discrimination territoriale en localisant les candidats fictifs dans les 3 communes : un candidat et une candidate ayant un prénom et un nom à consonance française; un candidat et une candidate ayant un prénom et un nom à consonance marocaine.
Ces 12 candidatures, par ailleurs parfaitement similaires, ont été envoyées simultanément, entre décembre 2008 et janvier 2009, en réponse à 307 offres d'emploi de développeur informatique (bac+5) en Ile-de-France, soit près de 3 700 envois.
Pour l'accès aux entretiens d'embauche, "l'origine marocaine n'apparaît pas systématiquement discriminante pour les hommes, quelle que soit leur commune de résidence.
Lorsqu’ils résident à Sarcelles, les hommes d'origine marocaine ont de plus faibles chances que les hommes d'origine française d'accéder à un entretien d'embauche pour un poste en CDI.
L'origine a également un effet sur l'accès aux entretiens d'embauche pour les femmes résidant à Sarcelles. Lorsque que l'on est une femme et que l'on habite à Villiers-le-Bel, il est encore plus difficile de décrocher un emploi. :"Les candidates d'origine française sont pénalisées lorsqu'elles vivent dans cette commune défavorisée qui a connu en 2007 des émeutes urbaines médiatisées, plutôt qu'à Sarcelles, commune également défavorisée mais qui a été moins médiatisée."
Les jeunes femmes d'origine française résidant à Villiers-le-Bel obtiennent un taux de réponse à leurs candidatures de 17,9% contre 22,1% à Sarcelles et 22,5% à Enghien-les-Bains.