Autoroutes : grèves prévisibles

Les autoroutes marocaines ont connu une grève des employés en charge des péages.

Pourquoi? : ces employés ne sont pas salariés des Autoroutes du Maroc (ADM) mais de sous-traitants. Ils ne sont pas déclarés à la CNSS et payés en dessous du smig, multiplication des CDD…..

Je dis grève prévisible parce les société qui remportent ce marché doivent proposer le prix le plus bas possible à l’ADM. Ce qui revient au smig + quelques Dirhams.

Et je pense que la dessus que les sociétés donneurs d’ordre doivent être plus vigilants. Car une fois le marché remporté ces sociétés vont mettre la presque totalité de la facturation dans leurs proches et jeter des miettes aux salariés.

En France, les soumetteurs qui proposent des prix anormalement bas sont éliminés.

OUI à la conccurence mais pas à tout prix

Encore une grève des agents de péage qui travaillent pour le compte de la société Autoroutes du Maroc (ADM).

Cette grève occasionne des pertes financières de l'ordre de 350 000 DH en moyenne par jour, soit près de 8% de sa recette quotidienne. A titre d’exemple, les guichets de péage sur la sortie menant à l’aéroport Mohammed V sont carrément vides depuis plusieurs semaines.

Les grévistes demandent leur intégration à Autoroutes du Maroc.

Le directeur général d’ADM, Othman Fassi Fihri, tout en déplorant la précarité de la situation de ces agents de péage, n’en affirme pas moins que la société n’est pas l’employeur de ces agents, ajoutant qu’il ne faut pas confondre entre les activités de sous-traitance d’externalisation et le travail d’intérim.

Car, selon lui, ceux qui encadrent les grévistes ont profité de la confusion qui existe dans les esprits entre ces notions pour déclencher ce mouvement et avoir de telles revendications.

Une telle confusion est possible parce que le Code du travail ne précise pas vraiment ces activités. Un état de fait que confirme Jamal Belahrach, président de la Commission emploi à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qui, sans vouloir se prononcer sur le cas précis d’ADM, affirme que, effectivement, il est nécessaire de revoir les dispositions du Code du travail pour clarifier le champ de ces activités. Il précise au passage que si le travail intérimaire a été reconnu officiellement en 2004, le besoin d’une réglementation plus affinée se fait de plus en plus sentir. Du reste, la Fédération nationale des entreprises de travail intérimaire (FNET) est en train de préparer un projet de texte dans ce sens.

ADM, a recours actuellement à une dizaine de sociétés de services, ignore le nombre d’agents recrutés par la société qui les emploie, laquelle lui facture uniquement des durées de prestations par point de péage, qui est conforme aux dispositions du Code du travail.

Le cahier des charges pour cette externalisation ne se limite pas à demander des agents, mais exige que ceux-ci soient socialement protégés par leur employeur -la société de prestation de services, notamment- en lui imposant de payer ces agents au salaire minimum légal et de s’acquitter des cotisations sociales obligatoires.

Est ce que quelqu'un vérifie ces points ? ça sert à rien de les mettre dans les contrats si on se donne pas les moyens de les vérifier et d'exclure les sociétés qui ne respectent pas leurs engagements. Il n'y a pas 50 000 péages au Maroc et il est possible de vérifier la situation des agents.

D’ailleurs, ADM a adopté un nouveau cahier des charges encore plus précis qui servira de base pour les futurs appels d’offres, avec de nouvelles clauses pour garantir la sécurité de l’emploi à ces agents.

En effet, de nouvelles dispositions ont été introduites dont un niveau supérieur au salaire minimum et des contrats avec les sociétés de prestation de services pour des durées plus longues.

C'est un pas dans la bonne direction : Il faut arrêter de chercher le moins disant. Il faut payer correctement ses sous-traitants et leur donner des contrats à long terme.

Est ce une prise de conscience de la responsabilité d'une entreprise vis a vis de ses sous-traitants ??? Veolia aussi cherche à mettre de l'ordre :

Veolia Maroc a présenté à Tanger sa démarche de progrès social, un projet dont les grandes lignes ont été esquissées en 2006 et dont le groupe a fait un cheval de bataille dès 2008.

Il s’agit de s’assurer que les sous-traitants respectent les aspects liés à la sécurité, mais aussi à la santé et la protection sociale.

L’idée a été, d’opter pour la mise en place d’une «Charte des achats». Il s’agit d’un document écrit qui formalise ces objectifs :
- la réglementation dans le domaine social,
- la formation
- le développement du personnel,
- la santé et sécurité au travail
- la protection de l’environnement.

Tout fournisseur voulant soumissionner pour l’un des appels d’offres de Veolia devra le signer à chaque fois. L’objectif est de faire des piqûres de rappel de temps à autre, afin de maintenir l’effort de sensibilisation.

La démarche se veut volontariste et aspire, selon Veolia, à tirer vers le haut le secteur des fournisseurs du groupe tout en mettant en place une relation pérenne entre les deux parties.

Le document a été introduit par Veolia en 2007, mais ce n’est qu’en juin 2008 qu’elle a commencé à l’exiger réellement.

Le nombre de fournisseurs s’est réduit de la sorte passant de 150 à près de 50.

Certaines entreprises, même celles organisées ne comprenaient pas pourquoi il fallait signer ce document, mais en fin de compte, elles se retrouvaient avec des dispositions similaires à ce que demandait la loi, explique le responsable de Veolia.

Par contre, d’autres n’ont pas pu suivre, surtout les petites structures. Pour certaines, Veolia n’a pas pour autant fermé les portes et un processus d’accompagnement avec un échéancier bien précis a été mis en place pour certaines entreprises.

A noter que Veolia dispose actuellement de 57 fournisseurs, dont de grandes entreprises dans différents domaines.

Le volume d’achats du groupe atteint le milliard de DH par an, dont 70% va vers la sous-traitance.