Voilà un argument que les promoteurs du Maroc ne manqueront pas de faire valoir pour attirer les investisseurs devenus rares en cette période marquée par la crise financière internationale: l’amélioration de la position du Maroc dans Doing Business 2012. Un classement de la Banque mondiale qui rend compte du climat des affaires et qui permet de mesurer l’attractivité du pays.
Pour cette édition, le Maroc progresse de 21 rangs pour se hisser à la 94e position sur 183 pays. Il devance ainsi l’Egypte et la Jordanie classés respectivement au 110e et 96e rang. Mais il reste loin derrière la Turquie (71) et la Roumanie (72), un pays auquel le Maroc se compare souvent par rapport à l’investissement direct étranger.
La Tunisie, malgré les blocages que connaît le pays suite à la révolution, se retrouve à la 46e place contre la 40e dans le classement 2011.
L’édition 2012 du rapport intitulé «Entreprendre dans un monde plus transparent», qui a fait l’objet d’une conférence de presse jeudi 20 octobre au siège de la délégation de Rabat de la Banque mondiale, évalue les lois et les réglementations affectant les entreprises dans 183 pays. Le Maroc figure ainsi parmi les pays qui ont réalisé le plus de réformes. Et la mise en place d’une concertation public/privé via la Commission nationale sur le climat des affaires lui a valu une «mention particulière». Cette commission a mis en place en concertation avec le monde des affaires une stratégie pour corriger les faiblesses, mieux communiquer sur les réformes engagées et améliorer les classements internationaux du pays.
La Banque mondiale a analysé dix domaines dont la création d’entreprises, le commerce transfrontaliers ou encore la protection des investisseurs. Pour cette année, un nouveau critère s’est rajouté, le raccordement à l’électricité. Par rapport à cet élément, le Maroc a encore des efforts à fournir puisqu’il est classé 107e. Il a été certainement «sanctionné» à cause du coût du raccordement jugé souvent «exorbitant» par les industriels.
Mais ce sont surtout les efforts fournis dans cinq domaines qui ont permis au Maroc d’améliorer sa position. C’est le cas par exemple de l’octroi du permis de construire dans lequel il a grignoté 23 places. Ce qui est attribué aux dispositions prises à ce niveau notamment la limitation du nombre d’inspections sur le terrain en éliminant le principe d’inspections inopinées et aussi par la mise en place d’un mécanisme de traçabilité des dossiers en ligne.
Par rapport à la protection des investisseurs, le gain de 57 places s’explique par la publication de la loi sur les juridictions de commerce qui facilite l’accès ainsi que l’obtention de preuves. Les paiements et déclarations en ligne tant des cotisations sociales et fiscales (IS, IR et TVA) ont également valu un bon point au Maroc. Idem pour les facilitations des procédures introduites dans le cas du commerce transfrontalier. Là aussi, le système Badr de la douane et le système d’information (Port Net) qui permet des échanges de flux documentaires ont permis de gagner 37 places. La Banque mondiale a également récompensé l’amélioration du traitement des dossiers au niveau des tribunaux de commerce «en termes de transparence et de délai». Les délais sont ainsi passés à 510 jours contre 615 auparavant. Il est vrai, tout est relatif.