C’est l’un des secteurs où la corruption est très répandue. Et ça tombe bien il est dans le viseur de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC).
Rebbah a mis en garde contre la généralisation de l’accusation des responsables de l’administration. Pour lui, «seulement une minorité des fonctionnaires est corrompue, et nuit à l’image de l’administration».
- Le contrôle routier arrive en tête avec 56,7%. C’est la principale manifestation de la corruption dans le secteur. En effet, «le pouvoir discrétionnaire conféré aux agents verbalisateurs est un des facteurs essentiels favorisant la corruption dans ce domaine».
- L’obtention du permis de conduire est la procédure où la corruption est la moins élevée. L’introduction de nouveaux outils technologiques dans les épreuves théoriques de conduite ont certainement favorisé la limitation de la corruption dans ce domaine.
Les pots-de-vin et les pourboires constituent la forme de corruption la plus observée. Près de 90% des cas de corruption déclarés correspondent à une remise d’espèces pour obtenir un droit ou un passe-droit.
Les cadeaux ou les interventions de proches ou de personnalités influentes restent relativement rares.
Pour Aziz Rebbah, «l’attitude des fonctionnaires n’est pas toujours à l’origine de la corruption». En effet, «selon les acteurs institutionnels, le citoyen est l’élément déclencheur. Il serait complice dans la majorité des pratiques de la corruption».
En plus de cette complicité, les citoyens ne semblent pas intéressés par la dénonciation des fonctionnaires corrompus. Seulement 1,7% des personnes interrogées l’ont déjà fait. Cela dénote un comportement fataliste chez les citoyens. Ils considèrent que «ça ne sert à rien» ou que «les responsables ne seront jamais poursuivis».
Pour faire face à ces défaillances, l’étude trace une feuille de route pour lutter contre la corruption dans le secteur. Il s’agit d’axer l’action du ministère de équipement sur certains principes et valeurs morales :
- l’ancrage de la citoyenneté,
- le regain de confiance envers les services de l’Etat,
- le développement du professionnalisme dans les services de transport,
- la réduction du pouvoir discrétionnaire et de l’intervention des personnes…
Ces orientations sont déclinées en stratégies opérationnelles via des plans d’action détaillés. Près de 46 projets ont été proposés, et seront programmés sur 5 ans. Ils ont été détaillés sous forme de fiches projets, avec des objectifs précis et mesurables, pour plus de visibilité.