Quelques conseils avant de contracter un crédit : http://www.mizania.com/content/view/249/56/1/1/ |
Peu actives il y a encore quelques années dans le domaine du crédit à la consommation, les banques ont porté un intérêt grandissant à cette activité ces derniers temps et ont réussi une très nette percée jusqu’à présent. Leur part du marché (encours crédit) est passé de 34% en 2005 à 53% en 2011.
Pourquoi les banques forcent-elles autant le trait sur le crédit conso ? Trop de risque ailleurs «En raison des difficultés de placer des crédits aux entreprises pour des considérations de risques ou du fait d’un manque de projets séduisants, le crédit à la consommation devient particulièrement attrayant.
Les banques sont d’autant plus motivées pour se renforcer sur le crédit conso qu’elles peuvent s’appuyer sur un ensemble d’avantages par rapport aux sociétés spécialisées.
Un coût de financement moindre : D’abord, du fait d’un coût de refinancement nettement inférieur, les banques peuvent offrir des taux beaucoup plus avantageux que les sociétés de crédit conso. «On s’aligne systématiquement sur les fourchettes basses, autour de 7% contre des moyennes de 10% pour les sociétés spécialisées», confirme un responsable au sein d’un établissement bancaire.
Un large réseau d’agences : Ensuite, les banques peuvent s’appuyer sur leur large réseau d’agences pour distribuer leurs solutions. «
Les réseaux commerciaux sont spécifiquement mis à contribution pour placer des conventions de crédit collectives avec différents organismes et pour effectuer des rachats de crédit, deux mécanismes qui ont permis aux banques de rapidement gagner du terrain sur les derniers mois», précise un banquier.
Une meilleure connaissance du client :
L’on s’en doute, les sociétés spécialisées ne sont pas sans s’inquiéter de cette montée en puissance des banques. Certains patrons de sociétés jugent même curieuses les performances des établissements de la place sur le crédit conso étant donné le contexte de montée des risques qui dicte plutôt une attitude conservatrice pour l’octroi de financements.
C’est d’ailleurs cette même attitude qui est revendiquée par les sociétés de crédit à la consommation pour justifier leur faible progression d’encours. La conjoncture actuelle aurait effectivement tendance à conforter les sociétés spécialisées dans leur prudence surtout si l’on se rappelle que
62% des prélèvements automatiques (servant essentiellement au remboursement de crédits) n’ont pas abouti en 2011 à cause de l’absence ou du manque de provisions du détenteur du compte, selon les statistiques de Bank Al-Maghrib.
Côté banques, l’on ne s’en inquiète pas plus que cela. «Les établissements de la place disposent d’informations plus détaillées que les sociétés spécialisées sur leurs clients et sont à même d’apprécier convenablement leur solvabilité», informe un directeur de réseau.
Là encore, ce sont les sociétés spécialisées qui pourraient en faire les frais. Le risque étant, selon les observateurs, que les banques, qui se retrouvent en situation privilégiée pour capter la clientèle la plus solvable, refusent les autres clients qui iront vers les sociétés spécialisées.
En raison de ce risque d’écrémage et plus généralement pour contre-attaquer l’agressivité commerciale des banques, les spécialistes du crédit conso rassemblés sous la bannière de l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), étudient actuellement des pistes pour faire évoluer leur business model.