En 2007, 7737 malades au stade d’insuffisance rénale terminale ont été dialysés dans les 150 centres d’hémodialyse du Maroc. Ce chiffre représente uniquement 30% de l’effectif réel des patients qui doivent bénéficier de cette indication thérapeutique.
En contrepartie, les 4 établissements marocains, autorisés à faire des greffes de reins, que sont les CHU de Rabat et de Casablanca, l’hôpital militaire de Rabat et l’hôpital Cheikh Zayd, n’ont pu réaliser, dans toute leur longue carrière, que 170 transplantations rénales.
A quoi est dû ce mauvais palmarès, qui classe le Maroc en queue de peloton dans le monde arabe et musulman ?
Est-ce un problème juridique, religieux, d’équipes marocaines compétentes ou d’équipements ?
Non, s’accordent à affirmer tous les spécialistes. Les infrastructures actuelles permettraient de réaliser au moins 2 transplantations rénales par mois, indique le Pr Rabya Bayahia, qui précise, par ailleurs, que pour développer la transplantation rénale dans notre pays, il faut mettre en place une véritable stratégie d’information et d’éducation sur l’importance du don d’organes, élargir la couverture sociale et, bien sûr, procéder à une mise à niveau des centres de transplantation.
En ces temps de récession, où des politiques d’économie de santé sont prônées partout dans le monde, il est urgent de prioriser la greffe comme alternative thérapeutique. Cette approche qui est d’ailleurs étayée par une étude marocaine sur l’insuffisance rénale chronique et les thérapies de suppléance, comparant par simulation les coûts de la dialyse et de la greffe d’un rein, montre qu’il faut 132 000 DH pour couvrir les frais d’une année de dialyse et cela à vie. De l’autre côté, quand on réalise une greffe rénale, cela coûte la 1ère année 267000 DH (achat des médicaments anti-rejet, etc.) et ce montant chute à 53 000 DH lors de la 6ème année après la greffe. Cela montre à l’évidence l’intérêt économique et en terme de qualité de vie qu’assure la greffe rénale comme alternative thérapeutique.