Après s’être vu retirer l’agrément par Bank Al-Maghrib, Diac Salaf prépare sa liquidation judiciaire. Faute de repreneur, la société, qui a cessé son activité, tente de recouvrer ses créances pour rembourser ses bailleurs de fonds et régulariser la situation de la vingtaine de salariés dont elle dispose encore.
La profession avait mis au point avec l'Administration un système de prélèvement à la source sur les salaires des fonctionnaires. Or, certains de ses agents se sont volontairement engagés dans du surendettement en exploitant le système mis en place pour présenter au même moment un dossier de crédit à plusieurs sociétés de financement, tout en sachant pertinemment qu'un seul de ces dossiers présentés au remboursement serait éligible. En quelques mois, cette pratique a coûté cher à la profession. Pour Diac Salaf seulement, la perte allait être de l'ordre de 150 millions de DH, représentés par des dossiers impayés pourtant bien constitués avec attestation administrative, acte de prélèvement, pièce d'identité et information positive recueillie auprès de l'organisme payeur.
Diac Salaf est une société familiale dotée d'un capital de 100 millions de DH qui n’est pas adossée à une banque ou à un organisme institutionnel, elle s’est trouvé sans moyens pour développer suffisamment sa production, provisionner les pertes et rétablir les équilibres de son bilan.
La solution était, alors, de trouver un partenaire susceptible à la fois de redresser la situation de la société et de lui assurer les moyens de se développer dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Max-Fund le partenaire étranger trouvé s’est avéré défaillant et n’a pu remplir ses engagements financiers.
Les engagements du fonds n'ayant pas été tenus aux différentes dates proposées, Bank Al-Maghrib a fixé comme délai irrévocable pour la réception des fonds la date du 28 février 2013. Malgré une dernière proposition de Max-Fund de mettre en place des certificats de dépôt à notre disposition, le règlement attendu ne pouvait être assuré à cette date et la décision de Bank Al-Maghrib, a retiré l'agrément de Diac Salaf. Ce retrait va entraîner la liquidation de la société.
Selon la loi et les procédures en vigueur, BAM désignera un liquidateur et suivra l'opération jusqu'à sa conclusion. Quant au CDVM, dès la liquidation, il procédera à la radiation de l’action en Bourse et désignera un évaluateur de la société.
L’activité de Diac Salaf se limite au recouvrement des dossiers clients. Ces recouvrements ajoutés aux biens immobiliers dont dispose la société vont lui permettre d’honorer ses engagements auprès des banques et de ses salariés.
Les petits porteurs n’auraient que leurs yeux pour pleurer. La valeur nominale d’actions qu’ils détiennent sur la base de 100 DH est de l’ordre de 30 à 40 millions de DH. A la valeur actuelle de Bourse, elle ne dépasse pas 15 à 20 millions de DH.