La dure vie d’un bac de poubelle au Maroc

Dans les quartiers, certains n’en veulent pas et les repoussent d’un endroit à un autre, car personne ne souhaite que le bac de regroupement soit mis devant sa résidence. Et oui, c'est le fameux et pourquoi pas devant l’autre. Le bac de regroupement réunit en effet les déchets de tous les riverains d’un quartier ou d’une rue.

Les sociétés de ramassage ont pensé avoir trouvé la solution avec le marquage au sol d’emplacement réservé à ces conteneurs. Mais, échec total en raison des problèmes de stationnement et du manque à gagner pour les gardiens de voitures qui voient en cela une occupation d’une place de stationnement : https://mizania.forumdediscussions.com/t3053-gardien-de-voiture-au-maroc-lanarchie
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Une fois que le bac est en place, des individus sans scrupule volent ces bacs. Selon les estimations faites par Sita El Beida, l’un des délégataires du service de collecte des déchets, 80% des bacs déposés sont perdus chaque année. L’on entend, par perte, le déplacement, la destruction et bien sûr le vol des conteneurs.

Depuis le démarrage de son contrat en 2004, la société, qui intervient à Anfa, Sidi Belyout, Moulay Youssef, Mâarif et Hay Hassani, a placé plus de 14.000 bacs à ordures dans sa zone d’intervention. Avec le vol et le vandalisme, elle se trouve obligée d’acquérir près de 1.500 bacs chaque année. Ce qui lui coûte 2,5 millions de DH par an (le prix du bac classique est fixé à quelque 1.600 DH).

«La durée d’existence de ces conteneurs ne dépasse pas 3 mois à Casablanca, sachant qu’elle peut aller jusqu’à 5 ans dans d’autres villes, notamment en France», indique Thomas Forgacs, directeur général de Sita El Beida, filiale du groupe français Suez Environnement.

Résultat: beaucoup d’argent investi et une situation chaotique sur le terrain. Les sociétés dissertent longuement sur les difficultés qu’elle rencontrent et sur leurs efforts pour pallier à la situation. Mais quand on fait un tour voici ce qu’on trouve dans les rues de Casa :

«Les bacs normaux pèsent 10 kg chacun et chaque kilo de plastique est vendu à 3,5 DH» L’expérience menée au niveau de la métropole et bien d’autres villes du Royaume permet de tirer quelques conclusions. Pour lutter contre le fléau du vol de bacs, Luis Masiello, directeur général de Tecmed Maroc, propose l’installation des prototypes de fixation des conteneurs dans les grandes artères et les zones les plus sensibles. Parmi les solutions proposées figure la mise en place de l’«Ecodi». Ce projet, qui repose sur un système de collecte sophistiqué, vise à remplacer les bacs à ordures en plastique (0,75 m3) par des caissons en acier d’une plus grande capacité de stockage (5 m3). Casablanca est la première ville à entamer cette expérience (en juillet 2011), notamment dans les endroits qui posent de grosses difficultés de collecte. Les caissons métalliques ont une plus grande durée de vie (jusqu’à 4 ans contre quelques mois seulement pour les bacs classiques). Ils n’ont pas de roulettes et, donc, non transportables. Ils sont aussi plus spacieux, mais plus coûteux. Leur prix s’élève à 25.000 DH l’unité.