Dans un contexte de crise généralisée, les pays européens rivalisent d’ingéniosité pour attirer des investisseurs.
Malte offre la nationalité contre 650.000 euros. Cette démarche a été récemment critiquée par la commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, qui a rappelé aux Etats membres qu’ils devraient donner la nationalité à des personnes qui ont un lien réel avec leur territoire. L’île se défend en soulignant que son programme est limité à 1.800 demandes.
Le Royaume-Uni : le gouvernement a mis en place un système de visas d’entrepreneur et d’investisseur en faveur des riches extracommunautaires. Les visas d’entrepreneur accordés à toute personne prête à investir 200.000 livres dans une entreprise ont attiré beaucoup de fraudeurs. Une grosse partie de ces visas était indûment accordée à des étudiants souhaitant rester en Grande-Bretagne.
Depuis janvier 2013, les requérants doivent présenter un business plan.
L’Angleterre par exemple exige 5 ans de présence pour obtenir la résidence permanente, sauf lorsqu’on a investi plus de 5 millions ou créé au moins 10 emplois. Dans ce cas, 3 ans suffisent. Il faut encore un an de résidence permanente pour devenir citoyen à part entière.
Chypre et la Grèce ont aussi mis en place des programmes d’octroi de permis de résidence sous certaines conditions d’investissement.
Les Pays-Bas ont fixé la barre la plus haute à 1,25 million d’euros d’investissement.
La Lettonie ou la Hongrie qui n’exigent que 250.000 euros d’investissement.
La France a prévu un dispositif censé garantir un droit de séjour prolongé aux investisseurs extracommunautaires. La carte de résident pour contributeur économique exceptionnel, issue de la loi de modernisation de l’économie de 2008, fut un véritable flop avec seulement 3 titulaires en 2013 selon un récent rapport traitant de «l’accueil des talents étrangers». Les auteurs ont même recommandé «la suppression de ce titre qui n’a pas fait la preuve de son utilité». L’échec de ce dispositif s’explique par des critères sévères face à ce qui est proposé ailleurs en Europe.
L’Espagne et le Portugal usent du permis de séjour comme d’une carotte qu’on agite pour attirer les capitaux étrangers.
Depuis le lancement en 2012 du «permis de résidence pour activité d’investissement», le Portugal a pu capter 307 millions d’euros.
L’Espagne a adopté un système équivalent en 2013, afin d’enrayer la fuite des capitaux subie en 2012, mais n’en a pas encore divulgué les résultats.