Le décret autorisant les pharmaciens à délivrer la pilule pour une durée supplémentaire de 6 mois sur présentation d'une ordonnance périmée de moins d'un an, est paru jeudi 19 juillet 2012 au Journal officiel. |
S'étant engagée, il y a quelques mois, à "améliorer la prise en charge des contraceptifs oraux, afin de mieux adapter les modes de contraception aux besoins de chacune", la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, va annoncer, vendredi 19 juin, que ces pilules de troisième génération seront bientôt prises en charge. "Cette mesure devrait être opérationnelle à la rentrée 2009", a indiqué la ministre.
Jusqu'à présent, les fabricants de pilules de troisième génération préféraient une commercialisation en "non remboursable", ce qui leur permettait de pratiquer des prix supérieurs aux contraceptifs plus anciens.
Grâce au marketing mené par l'industrie pharmaceutique auprès des médecins pour vanter les mérites d'une pilule "mieux tolérée" comportant de nouveaux progestatifs et moins d'œstrogènes, la stratégie a été payante.
A l'heure actuelle, selon le ministère de la santé, "les pilules de troisième génération non remboursables représentent environ 50 % en volume des contraceptifs oraux utilisés". Pourtant, elles ne sont ni plus efficaces ni forcément plus "confortables" que celles de deuxième génération; quant à leur prix, il peut dépasser les 40 euros pour 3 plaquettes.
Elisabeth Aubeny, présidente de l'Association française pour la contraception :
"il est dommage que ni l'anneau vaginal ni le patch contraceptif ne soient remboursés". Ces nouveaux moyens de contraception – qui ont l'avantage de réduire les problèmes d'oubli rencontrés avec la pilule et donc les risques de grossesse non désirée– restent très peu utilisés.
En 2008, en France, 5,16 millions de femmes ont eu recours à un contraceptif oral, 938 000 ont choisi le stérilet, 140 000 l'implant, 72 500 l'anneau et seulement 34 000 le patch.
Ce recours massif à la pilule n'a pas permis de diminuer le nombre d'avortements. En 2006, 210 000IVG ont été pratiquées, dont 13 000 chez les 15-17 ans.
Dans le cadre de la nouvelle loi Hôpital patients santé territoire, les infirmières et les pharmaciens seront désormais autorisés à renouveler, pour une durée maximale de 6 mois, les prescriptions de contraceptifs oraux. Cela permettra aux femmes qui n'ont pas pris à temps un rendez-vous chez le médecin de poursuivre leur contraception jusqu'à leur prochaine visite médicale.
Enfin, une expérimentation permettant d'autoriser les pharmaciens à délivrer la pilule pour 3 mois en primo-prescription sera menée dans une région connaissant un taux important d'IVG.