Le développement de la filière de l’huile d’argan à l’international impose aux producteurs exportateurs du secteur le respect de nombreuses obligations, notamment en termes de qualité pour être compétitifs sur les marchés extérieurs.
C’est ce qui a poussé l’Union de coopératives féminines d’argan (UCFA) à se lancer dans une démarche qualité. Jeudi dernier, les adhérentes ont eu l’occasion, lors d’une journée porte ouverte, de faire le point sur ce projet à travers l’exemple de la coopérative Ifrawn l’hna dans la province de Taroudant.
A noter que l’instauration de ce système qualité auprès des coopératives des femmes de l’UCFA, productrices d’huile d’argan artisanale, est réalisée avec le soutien de la coopération allemande GTZ et le partenaire maroco-allemand de l’UCFA, Argand’Or.
L’opération, considérée comme une expérience pilote unique au Maroc, est encadrée par des experts marocains et bénéficie d’un savoir-faire allemand. A terme, elle permettra à l’UCFA avec ses adhérentes de défendre de façon durable sa position sur un marché d’huile d’argan de plus en plus dur et concurrentiel. Il s’agit de même de faciliter l’accès aux marchés internationaux. De fait, la démarche représente bien plus que cela dans le milieu rural du Souss où se sont multipliées en grand nombre les coopératives féminines d’argane. Dans ces zones où le taux d’analphabétisme est très important, c’est un grand pas vers la modernité et notamment vers les normes internationales.
Par ailleurs, le positionnement de la femme productrice de l’huile d’argan artisanale sera renforcé. “Au-delà, les adhérentes de l’UCFA seront les seules productrices dans le monde maîtrisant la technique ancestrale et artisanale d’extraction de l’huile d’argan tout en se protégeant du danger de dégradation du produit engendré par les spéculateurs privés’’, indiquent les représentants de l’UCFA. Pour Mohamed El Karz, gérant associé de la société Argand’Or, l’investissement de tous dans une démarche qualité était incontournable.
Les marchés extérieurs deviennent de plus en plus exigeants en termes de qualité face à un secteur pas assez structuré. En effet, la filière est marquée notamment par beaucoup d’intermédiaires qui ont encouragé la flambée des prix de l’huile d’argane, accentuée par la sécheresse et une demande supérieure à l’offre.
Aujourd’hui, le prix du litre a atteint les 300 DH environ alors que la qualité du produit laisse parfois à désirer. Mais les choses vont bientôt changer. Après l’obtention de l’indication géographique protégée (IGP) de l’huile d’argan , il s’agit maintenant d’accompagner les producteurs dans l’application des règles fixées dans le cahier des charges.
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