Cette situation est d’autant plus problématique que ces habitations abritent actuellement 144 000 familles, dont 112 000 dans les médinas, casbahs et ksours, et 32 000 dans les quartiers d’habitat non réglementaires (QHNR).
Au total, ce sont 720 000 habitants installés dans une vingtaine de villes qui dorment dans des conditions périlleuses. Fès, Casablanca, Oujda, Essaouira, Beni-Mellal, Salé, Marrakech, Ksar Sghir, Rabat, Meknès et Tétouan sont les plus touchées.
Entre 1999 et 2009, 74 conventions relatives à l’habitat menaçant ruine (HMR) ont été signées. La subvention du ministère se monte à 1,1 milliard de DH dont 170 millions provenant du Budget de l’Etat et 930 millions du Fonds de solidarité de l’habitat (FSH), alimenté, lui, par une taxe sur les ventes de ciment.
Les fondements de l’intervention du ministère sont variés. Ils portent notamment sur :
La protection et la mise en valeur du patrimoine (médinas),
L’intervention sur les plans réglementaire et opérationnel (quartiers non réglementaires),
Les programmes de réhabilitation et de revitalisation des ksours et casbahs (patrimoine architectural spécifique en péril),
La requalification des espaces publics
Des actions directes sur des constructions menaçant ruine qui sont l’objet de confortement, de consolidation ou de démolitions.
D’après les chiffres communiqués par le ministère, 35 conventions ont été signées dans 19 médinas, sur les 31 que compte le pays. Les 600 MDH alloués ont bénéficié à 23 600 ménages, dont 3 600 ont été relogés et 8 000 ont engagé des travaux de confortement de leur habitation. Dans les ksours et casbahs, 6 400 ménages se sont partagé 140 MDH de subventions à travers 23 conventions. Enfin, au sein des quartiers d’habitat non réglementaire, 15 conventions ont été signées et 257 MDH engagés. Cet argent a permis le traitement de plus de 10 000 bâtisses. En définitive, 1 500 ménages ont été relogés et 2 000 ont bénéficié du confortement de leurs maisons.
Comment un logement est qualifié de «menaçant ruine»
Selon la définition technique du ministère de l'habitat, ce sont des logements présentant une structure dangereuse, sommaire ou inexistante. Ils sont caractérisés par des fissures pouvant causer d'autres désordres dangereux, des murs porteurs à fissures horizontales, verticales ou obliques et des fissures évolutives et traversantes dont la largeur est supérieure à cinq centimètres et dont la longueur est supérieure à 2,5 m. Ces logements sont également ainsi qualifiés si des poutres présentent des fissures au milieu et aux angles à 45 degrés ; des planchers sont détériorés par des fissures au milieu et aux angles à 45 degrés ; le sol est affecté par un tassement différentiel ou un gonflement ; la construction est menacée par un affouillement (creusement dû à un courant d'eau) d'une profondeur supérieure à 50 centimètres et une largeur supérieure à 2 mètres.