D’après les statistiques de la direction de l’habitat social tirées d’une enquête réalisée il y a 8 ans par le ministère de l’habitat en collaboration avec les autorités locales de chaque ville, plus de 80 000 logements sont concernés.
Actuellement, le ministère de l’habitat estime que ce chiffre a dû augmenter de 30%.
Paradoxalement, la majorité des logements menaçant ruine sont des maisons marocaines de type moderne. «Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les habitations qui se trouvent dans les anciennes médinas ne représentent pas plus du tiers de ces logements».
L’âge du bâtiment n’est manifestement pas déterminant puisque plus de 70% des maisons marocaines ont moins de 30 ans d’âge.
Il faut rappeler que le ministère de l’habitat a arrêté un certain nombre de critères pour identifier les habitations menaçant ruine. Elles sont définies comme des immeubles présentant :
- Une structure dangereuse, sommaire ou inexistante
- Des fissures pouvant conduire à d’autres désordres dangereux. «Il s’agit notamment de logements ayant soit des murs porteurs à fissures horizontales, verticales, obliques ou évolutives, soit des poutres présentant des fissures au milieu et aux angles à 45°, des planchers présentant des fissures dont le contour, au milieu et aux angles à 45° ou encore des poteaux présentant des fissures et des poteaux flambés»,
«Le ministère de l’habitat a accordé depuis 2002 et à fin mai 2009, une subvention totale de 1,1 milliard de DH, ce qui a bénéficié à 123 498 ménages dont les habitations étaient menacées de ruine», c'est énorme comme somme
Typologie :Vieilles médinas et constructions non réglementaires : les plus menacées
La problématique des constructions menaçant ruine concerne essentiellement deux composantes du tissu urbain :
La première catégorie est constituée de certaines constructions dans les médinas et centres anciens approchant ou même dépassant un siècle d’existence. Outre l’âge, la dégradation des immeubles est due à des facteurs multiples comme le manque d’entretien ou encore les mouvements de terrain. «Les dégradations touchant ces édifices sont dus à un processus de vieillissement des matériaux aggravé par une surexploitation des espaces par plusieurs occupants.
Le deuxième type de constructions est localisé dans des quartiers d’habitats non réglementaires. Il s’agit de logements souvent bâtis sur des sites non appropriés où le mode de construction ne respecte pas les normes en vigueur.