L’état cherche des sous

A fin février, la valeur des importations marocaines en pétrole brut s’est établie à 4,7 milliards de DH contre 2,8 milliards de DH par rapport à la même période l’année dernière, soit une hausse de 66,4% correspondant à 1,8 milliard de DH.

15 milliards de DH supplémentaires au budget de la compensation. Ces ressources seront puisées dans le budget de fonctionnement des administrations et établissements publics.

Selon une circulaire de la Primature, une réduction de plus de 10% devra être opérée sur le plan du budget de fonctionnement de l’administration. Une diminution qui affecterait notamment le budget consacré à l’équipement et aux coûts annexes de fonctionnement. Il s’agit des sommes consacrées aux conférences et formations, à l’aménagement, réparation des bâtiments, des véhicules et aux cérémonies officielles. En outre, la circulaire demande l’annulation de toute nouvelle construction administrative dans le cadre de l’année budgétaire 2011 et l’abandon d’achat de véhicule de service.

Avec le coût des renégociations salariales le compte n’y est pas. Je vois mal comment on pourrait échapper à demander des comptes à ceux qui ont volé l’argent public pendant des années.

A vos idées chers internautes

Les charges :

Les charges de compensation, atteignant ainsi, selon les estimations, 42 milliards de DH, soit 25 milliards de plus que les prévisions.

Le recrutement des 4.000 diplômés chômeurs devra coûter près de 300 millions de DH.

L’augmentation accordée aux fonctionnaires de 600 DH net/mois à partir du mois de juillet, aura un coût global estimé de 2,5 à 3 milliards de DH sur les 6 prochains mois.

Au final, cela donnera des dépenses additionnelles qui s’élèveront à 28 milliards. Le déficit atteindra alors 57 milliards, soit 6,8% du PIB.

Les économies :

Les recettes additionnelles et économies générées par l’Etat. Notamment les recettes au titre de la TVA et l’impact positif que pourrait avoir la campagne agricole durant la 2e moitié de l’année sur cette TVA, soit 2 milliards de recettes en plus que prévu, toujours avec l’hypothèse d’une croissance de 6% sur l’ensemble de l’année. Figurent aussi les recettes au titre de l’IS et le montant que pourrait reverser l’OCP au titre d’une année exceptionnelle.

Les économies de l’Etat sur son train de vie et ses charges de fonctionnement plus précisément et la politique d’austérité annoncée par le gouvernement pourront générer des recettes. Au premier trimestre, les charges enregistraient déjà une baisse de 17%. Il faut espérer que l’Etat reste sur cette lancée pour réaliser en 2011 une baisse entre 5 et 10%. Cela correspondrait à des économies comprises entre 2 et 4 milliards de DH.

L’Etat a budgétisé 48 milliards de DH mais avec la conjoncture actuelle, il peut ne réaliser que 80% de ce qu’il a prévu et reporté le reste sur les années suivantes.

La somme des recettes additionnelles, des économies potentielles et du report des dépenses d’investissement plus la part qui revient au budget de la cession de 20% de la BCP estimée à un peu plus de 2 milliards DH, le montant global de cet actif serait d’une vingtaine de milliards de dirhams, ce qui absorberait 70% des dépenses supplémentaires estimées. D’où le déficit additionnel serait de plus de 8 milliards de DH, élevant ainsi le déficit à 38 milliards de DH, équivalent à 4,5% du PIB. Le même niveau qu’en 2010.

étude réalisée par la direction Analyse et recherche de AWB Capital Markets

Pour 2012, le recours au marché financier international est sur la table.

La dette du Trésor par rapport au PIB est de 52,9%. Elle reste donc dans des niveaux acceptables.

Si la dette intérieure par rapport au PIB a augmenté pour atteindre 40,8%, la dette extérieure est restée stable à 12,1%.

Sauf qu’avec la crise au niveau international, les marchés des capitaux ne sont pas conseillés face à des taux élevés.

C'est plus avantageux de s'adresser aux bailleurs de fonds internationaux comme la Banque africaine de développement, le FMI et la Banque mondiale. Les prêts seront concessionnels et à long terme. Quitte à les adosser à des réformes de plusieurs secteurs.