La liste récapitulative des journaux et revues bénéficiaires de la subvention de l’Etat vient d’être rendue publique (http://www.mincom.gov.ma/NR/rdonlyres/C2835DC4-C297-4A5C-9F73-E08BB5DE6325/0/Subventionspubliquesdirectesaccord%C3%A9es%C3%A0lapresse%C3%A9crite20052011.pdf )
Depuis 2005, les subventions ont bénéficié à 75 organes de presse écrite, dont 21 journaux quotidiens, 37 hebdomadaires, 3 bimensuels et 13 mensuels.
Le montant global de la subvention, au titre de l’année 2011, a été de plus de 32,7 millions de DH. Or, au départ, en 2005, le soutien à la presse écrite était de 45,8 millions de DH.
Selon Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, le projet de budget 2012 prévoit une hausse de 30% de la subvention pour atteindre 65 millions de DH.
Le constat aujourd’hui est que le principe de subvention ne répond plus à des critères objectifs et transparents. Des professionnels des médias sont catégoriques: «il n’y a plus de critères du tout». Pour preuve, des journaux à très faible tirage bénéficient de gros montants, des supports qui se créent juste pour bénéficier de la subvention ou encore des journaux de la presse partisane qui s’accaparent la part du lion…
Or, «le principe de départ de la subvention reposait sur un pourcentage calculé sur le prix du papier acheté. L’enjeu étant de permettre le maintien d’un prix de vente à 3 DH. Autrement dit, le principal bénéficiaire devait être le lecteur qui achète son journal à un prix réduit.
Pour pouvoir bénéficier du soutien à l’origine, l’organe de presse devait répondre à un certain nombre de critères précis. «Les critères, tels que fixés au départ, étaient conditionnés par :
- L’acquittement des cotisations vis-à-vis de la CNSS, .
- Les impôts,
- La publication des comptes
- Le respect des dispositions de la convention collective signée avec les syndicats.
Parmi les clauses de la convention collective, un salaire minimum de 6.000 DH et une couverture sociale. Ce qui n’est pas encore le cas chez de nombreuses entreprises de presse.
Pour verrouiller le dispositif, le soutien était conditionné par le contrat-programme. Mais dès la 3e année, les critères n’étaient plus appliqués stricto sensu. Entre-temps, le nombre de journaux a augmenté et le nombre de bénéficiaires a été multiplié par 4 ou 5. Par ailleurs, la corrélation entre le soutien du papier et le maintien des prix à la vente a été abandonnée. C’est dire que les critères de subvention doivent être revus et corrigés.
Le ministre promet de reconditionner l’aide à la situation de l’entreprise envers le fisc et la CNSS.
«Le Maroc reste encore en retard dans le domaine des ressources humaines médiatiques», estime Mustapha El Khalfi. Le ministre de la Communication a souligné que le nombre des cartes de presse au Maroc ne dépasse pas 2.400 pour les journalistes nationaux en plus de 600 pour les coopérants des organes de la presse internationale.
Ce qui signifie que le Maroc dispose d’un journaliste pour 30.000 citoyens. «Ceci se traduit par la faiblesse du nombre des lecteurs qui ne dépasse pas 13/1.000, contrairement à des pays comme le Japon où le rapport est de 600/1.000». |