Pourquoi l’ordre des experts-comptables demande la baisse du seuil de l’obligation de certification pour les sociétés ? C'est la question posée par un journaliste à un expert comptable.
Voici sa réponse :
Nous sommes pour la généralisation de la culture d’audit au sein des organisations en général. Pour les sociétés commerciales, le fait de retenir comme seul critère le chiffre d’affaires n’est pas pertinent. Nombreuses sont les sociétés dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 50 millions de DH et qui ne sont donc pas soumises à l’audit légal alors qu’elles présentent d’autres enjeux importants en termes d’emplois, d’engagements financiers pour la collectivité. A contrario, une société commerciale peut facilement atteindre ce seuil sans enjeux particuliers. Notre position est motivée par la nécessité de sécuriser l’information financière importante à la faveur de tous les utilisateurs de cette information. |
On ne peut pas faire plus colorée comme réponse. Et je ne comprend pas pourquoi, il ne répond pas tout simplement : si on baisse le seuil, ça fera plus d'entreprises à contrôler et donc plus de chiffres d'affaires. Il n'y pas de honte à vouloir doper son activité.
Car cette recherche de nouvelles débauchées on la voit ailleurs:
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L’amélioration de l’activité du conseil : Outre leur territoire naturel qu’est la comptabilité et l’audit, les expert-comptable cherchent à affirmer davantage leur présence au cœur des métiers de conseil.
Ils n'apprécient pas que leur métier soit cantonné à la retenue comptable et à la production de l’information financière.
Finance islamique : La prochaine adoption du projet de réforme sur la finance islamique, envisagée pour 2013, ne laisse pas indifférent la profession d’expert comptable. Ils se voient jouer un rôle aussi bien dans la mise en place de ce nouveau système que pour son contrôle.
Les experts comptables souhaitent intervenir en coordination avec BAM et/ou le Sharia Board à l’analyse des produits financiers et des contrats qui sont soumis à son expertise. Ils proposent d'offrir leur assistance à tout acteur qui s’intéresse à ce secteur d’activité mais aussi à l’audit régulier des produits de la Charia.
Voilà on voit que la profession cherche de l’activité et c’est légitime. Reste que cette profession reste parmi une des plus protégés avec un accès difficile :
https://mizania.forumdediscussions.com/t2193-chomage-et-professions-reglementees#3073 L’état doit jouer la carte du donnons – donnons : Plus d’activité, mais plus de diplômés –et qu’ils ne soient pas des mêmes familles. Il faut apprendre à partager.
La profession semble être consciente de ce déficit. Elle souhaite l’augmentation du nombre des diplômés de l’expertise comptable. Ils sont aujourd’hui pas plus de 400 experts comptables au Maroc alors que pour un pays comme la France, ce nombre dépasse largement les 19.000.
« La solution serait de régionaliser la formation en la confiant aux universités et aux ENCG avec un examen national unique», explique Salah Grine, expert comptable.
En ce sens, l’activation de la réforme du diplôme national d’expertise comptable est une nécessité. En outre, il serait envisagé de réduire à 2 ou 3 ans l’ancienneté exigée des maîtres de stage pour augmenter leur nombre.
C’est bien de le dire mais il faut le faire …