Le travail est à l'origine de nombreuses maladies professionnelles.
- En s'exposant à des produits chimiques
- en répétant les mêmes gestes pendant plusieurs années,
on malmène le corps.
Par exemple :- Quelqu’un qui passe plusieurs heures assis sur sa chaise va souffrir de maux de dos, considérés aujourd'hui comme le mal du siècle.
- Un ouvrier qui répète des gestes manuels va ressentir l’incidence de la récursivité de ses gestes sur les articulations de la main, du bras ou de l’épaule.
- Un instituteur qui écrit tous les jours au tableau risque fortement de finir avec une arthrose.
- Trop d'heures d'ordinateur usent les yeux.
A cela s'ajoute, l'impact de l'environnement, en cas d'inhalations chimiques ou d’exposition au tabac. Le risque de maladies respiratoires s’amplifie.
Que propose donc la législation marocaine pour protéger ses travailleurs ? Le décret du 8 février 1958 a posé les premiers jalons de la médecine du travail. Mais ce n'est qu’en 1985 que la spécialité est enseignée à la faculté.
Résultat des courses, le Maroc ne compte que 900 spécialistes alors que les besoins sont estimés à 3.000. Cela à une incidence directe sur la couverture du réseau des entreprises, et sur le temps accordé par les médecins aux salariés.
Plus grave encore, la loi stipule qu’un médecin du travail ne peut exercer que s’il dispose d’un diplôme en la matière. Or la majorité des praticiens exerçant dans le domaine ne se sont pas spécialisés.
Pour les entreprises de plus de 50 salariés : la loi prévoit qu’un «service médical du travail indépendant doit être créé auprès des ces entreprises qu’elles soient industrielles, commerciales , d’artisanat ou des exploitations agricoles et forestières et leurs dépendances (article 304, chapitre III du Livre 2 du Code du travail).
Pour celles de moins de 50 salariés, elles doivent s’organiser en service médical interentreprises, dit commun. Elles peuvent ainsi avoir un seul local dédié, comprenant un même matériel, et avec des infirmiers et médecins communs.
Or sur le terrain, seule une entreprise sur quatre de plus de 50 salariés respecte cette disposition, et les services médicaux interentreprises sont quasi inexistants.
Conséquence directe : que 7% de la population urbaine active bénéficie de son droit à la santé au travail, et cette couverture reste inexistante pour les 5 millions de travailleurs ruraux.
La médecine du travail ne fait pas partie de la mentalité des employeurs marocains. Dans le code du travail, cette spécialité est une médecine préventive. Sur le terrain, c’est essentiellement du curative, car l’employeur ne peut pas accepter l’idée de payer un médecin qui ne traite pas ses salariés.
Tous ces problèmes sont graves, mais le plus grave ce qu’ils ne concernent que la moitié des entreprises marocaines, puisque l’autre moitié ne se donne même pas la peine de faire appel à un médecin du travail.
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) évalue les coûts directs ou indirects des accidents et des maladies professionnelles à 4% du Produit National Brut (PNB) mondial, soit 1.250 milliards de dollars. Ces pertes se répartissent sur «les heures de travail perdues, les indemnisations des travailleurs, l’interruption de la production ou les dépenses médicales». Ainsi, il faudrait prêter attention à ce sujet, autant pour des raisons humaines et sociétales que pour des considérations économiques.
L’article 281 du chapitre premier du Code du travail stipule que « l’employeur doit veiller à ce que les locaux soient tenus en bon état de propreté et présenter les conditions d’hygiène et de salubrité nécessaires à la santé des salariés. Cette disposition met plus particulièrement l’accent sur la «prévention des incendies, l’éclairage, le chauffage, l’aération, l’insonorisation, la ventilation, l’eau potable, les sanitaires, l’évacuation des eaux résiduaires et de lavage, les poussières et vapeurs, les vestiaires et le couchage des salariés».
Cependant, la loi marocaine n’étant pas des plus coercitives, son respect reste à la mesure de son laxisme. En effet, le non respect des dispositions légales en termes d’hygiène et de santé médicale n’est puni que d’une amende de 2.000 à 5.000 DH.
De plus, seuls 22 médecins inspecteurs du travail sillonnent le pays pour relever les dysfonctionnements et peu de moyens sont mis à leur disposition.
Rappel : le Maroc enregistre depuis une dizaine d’années une moyenne de 60.000 accidents du travail (soit 200 par jour) enregistrés auprès des assureurs, sans compter les maladies professionnelles. |
Les maladies du travail les plus répandues au Maroc - la silicose,
- la surdité due au bruit,
- l’asthme.
Les «nouvelles maladies du travail liées notamment aux nouvelles technologies- des troubles musculosquelletiques, dits TMS (ndlr: maladies des tissus mous: muscles, tendons, nerfs),
- fatigue oculaire due au travail devant écran,
- stress au travail.
DiversLe Maroc a ratifié le 29 avril 2012, la convention 187 de l’OIT.
On estime à environ 3% le nombre de travailleurs couverts par la médecine du travail sur 10 millions de travailleurs (ndlr: ruraux et urbains).
Ils sont pris en charge par à peu près 900 médecins du travail.