Le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, auteur d’un projet de loi sur le sujet, a relancé le Secrétariat général du gouvernement (SGG) pour que ce dernier mette enfin le texte dans le circuit d’adoption.
Il semble néanmoins que pour le SGG, un certain nombre de préalables doivent être réglés avant de lancer le processus d’adoption du projet de loi sur le travail domestique.
1- l’effectif des personnes auxquelles s’appliquera le texte une fois adopté. Autrement dit, le SGG aimerait savoir si, en l’occurrence, les travailleurs domestiques sont suffisamment nombreux pour qu’il soit nécessaire de leur confectionner une loi spécifique.
2- Quel organe de contrôle mettre en place ? Faut-il faire appel à des assistantes sociales pour vérifier, in situ, donc à domicile, le respect de la loi ? Dans la mesure où il faut nécessairement, pour ce faire, pénétrer à l’intérieur des foyers, une décision de justice est-elle nécessaire ?
Le texte :
fixe les tâches possibles que doit accomplir l’employé de maison (nettoyage, cuisine, baby sitting ou assistance aux personnes âgées, conduite de véhicule, jardinage, gardiennage),
impose la conclusion d’un contrat entre l’employeur et l’employé, en conformité avec le dahir des obligations et des contrats (article 3),
interdit de faire travailler les personnes de moins de 15 ans (article 5, alinéa 1er),
fait bénéficier les employés de congés hebdomadaires et annuels, d’autorisations d’absences pour raisons familiales (mariage, décès, maladies, etc…).
Les détails du projet de loiLe projet de loi sur le travail domestique est composé de 16 articles, dont voici l'essentiel :
Article 5 : Il est interdit d'employer les personnes dont l'âge est inférieur à 15 ans.
Pour celles dont l'âge varie entre 15 ans et 18 ans, elles doivent obligatoirement obtenir l'autorisation de leurs parents ou leur tuteur.
Article 6 : la période de stage est fixée à un mois, renouvelable une seule fois.
Article 8 : l'employé de maison bénéficie d'un repos hebdomadaire qui ne peut être inférieur à 24 heures.
Article 9 : l'employé de maison bénéficie d'un congé annuel payé, après six mois de travail accompli chez son employeur, à raison d'un jour et demi de congé pour chaque mois travaillé. Il est permis de répartir ce congé sur l'année ou de le cumuler sur deux années successives, en cas d'accord entre l'employé et l'employeur.
Article 10 : l'employé de maison bénéficie du repos lors des fêtes nationales ou religieuses.
Il est permis de reporter ces jours de repos à une date ultérieure en cas d'accord entre les parties.
Article 12 : le salaire est fixé d'un commun accord entre les deux parties, et il comprend outre la partie monétaire, les autres avantages....Mais dans tous les cas, la partie monétaire ne doit pas être inférieure à 50% du SMIG.
Article 15 : est punie d'une amende de 2 000 DH à 5 000 DH toute personne employant ou ayant servi d'intermédiaire pour recruter un domestique de moins de 15 ans, ou sans l'autorisation des parents ou tuteurs pour les employés dont l'âge se situe entre 15 ans et 18 ans.
En cas de récidive, le contrevenant est puni d'un emprisonnement de trois mois avec sursis.
Le nombre de filles mineures travaillant comme domestiques au Maroc s’élève à 30.000, selon le Collectif associatif pour l’éradication du travail des petites bonnes (chiffre 2012).
Crée en 2009, le Collectif rassemble 34 associations et réseaux marocains de promotion de justice et de dignité humaine. |