On ne peut pas accuser le Maroc d’être laxiste sur l’alcool au volant

On peut même dire que le Maroc est un modèle à suivre en la question. Son approche par segment est une des plus efficaces :

Pour les pauvres :
Ils sont tellement pauvres, qu’ils ne pourront pas avoir le permis. Alors une voiture, ils ne se la permettent même pas en rêve.

Pour compenser une baisse de mortalité de cette catégorie de la population, on leur a mis à disposition des autocars pourris et des chauffards de taxi irresponsables. Ils ne pourront pas dire qu'ils se sentent exclus. 

Pour la classe moyenne :
L’état n’a pas légiféré mais a laissé le soin de la réponse aux policiers locaux. Ces derniers –conscients de la gravité de la situation - ont revu à la hausse le tarif pour fermer les yeux sur les cas d’alcoolémie.

Une mesure très juste parce que ces derniers adaptent le montant à payer à la tête du client en fonction des ses habits, de la voiture qu’il conduit et plein d’autre paramètres.

Pour les riches :
Là le Maroc a vraiment innové. Quand un riche en état d’alcoolémie est impliqué dans un accident : c’est systématiquement la faute de l’autre partie. A pieds, a vélo, en moto ou voiture, l’état sanctionne toute personne osant croiser la route d’un riche bourré circulant paisiblement dans sa voiture.

Une précaution vaut mieux que deux : les riches circulent avec des certificats médicaux prouvant qu’ils sont sous traitement ou qu’ils ont une maladie qui altère leur raisonnement et qui les rend irresponsables de leurs actes.

Voici le cocktail de mesures magiques qui nous mènera au 5000 morts / an.

Voir notre dossier sur les accidents de la route : http://www.mizania.com/content/view/263/59/

Quand j'ai écris ce post satirique, je m'attendais pas à lui donner suite, hors la réalité dépasse des fois la fiction :

Le 31/08/2013,  Amina Balafrej, Professeur de médecine, Chef du service de diabétologie pédiatrique de l’hôpital des enfants de Rabat, a été percutée au volant de sa voiture par un jeune.

L'agresseur en question a été immédiatement pris en charge (destination l’hôpital militaire de Rabat) , pendant que la victime a d'abord été abandonnée sur le trottoir avant d'être emmenée et enregistrée sous X (!) aux urgences de l’hôpital Avicenne dans une salle dite de déchocage, sans réelle prise en charge pendant plusieurs heures.

A qui sert donc de mettre en place un nouveau code de la route s'il ne concerne pas tout le monde ?

Dans un accident comme ça, on sacrifie un médecin cadre ( dont l’intégrité, le professionnalisme et l’humilité sont reconnus par ses pairs) au profit d'un "fils de" qui peut être ne sait rien faire d'autre que dépenser l'argent de son père.

Faute de sanction qu'est ce qu'il l’empêchera d'écraser quelqu'un d'autre -puisque ça ne coûte rien - ? 

Que fera t on si un "fils de"  écrase un autre "fils de" ? 

C'est ça le Maroc qu'on aime pas.

Je prie du fond du cœur pour que cette mère de famille retrouve les siens. 

Pour l'auteurs des faits, s'il échappe à la justice des hommes, la justice divine va le rattraper lui et ceux qui l'ont couvert.  

La pétition lancée par la fille de la victime :  

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Une_peine_exemplaire_pour_les_criminels_de_la_route_au_Maroc/?copy&mobile=1