Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, veut faire de l'accès à Internet dans le monde entier une préoccupation humanitaire.
Joignant les actes aux paroles :
"L'Internet est un fondement important pour améliorer le monde", avait déclaré Mark Zuckerberg à Wired au mois d'août 2013, au moment de présenter – en collaboration avec Samsung, Ericsson, Nokia, Qualcomm, Mediatek et Opera Software – son projet
Internet.org, visant à étendre l'accès à Internet à 5 milliards de personnes dans les pays pauvres.
Pour y parvenir, Internet.org propose de
réduire drastiquement le coût des services internet de base sur les téléphones mobiles dans les pays en voie de développement.
Vu la saturation du marché dans les pays riches, certains mal intentionnés – dont je fais partie- y ont vu un moyen, pour Facebook et ses partenaires, pour gagner de nouveaux marchés dans des pays à potentiel de croissance.
Et le vieux sage est passé par là pour gâcher la fête : Bill Gates, le cofondateur de Microsoft, a tenu à rappeler, dans les colonnes du Financial Times qu'aussi "incroyable" soit la technologie elle ne sauvera pas le monde, et que les priorités sont ailleurs.
"J'adore vraiment la technologie. Mais, si nous voulons améliorer la vie sur terre, il y a des priorités plus fondamentales à gérer, comme la survie et la nutrition des enfants (...). Les PC ne sont pas, dans la hiérarchie des besoins humains, dans les cinq premiers échelons", confie le philanthrope, faisant ainsi référence à la pyramide des besoins de Maslow – des besoins physiologiques de survie (manger, boire, dormir) au besoin d'accomplissement de soi.
Si Bill Gates ne remet pas en question l'idée de connecter toute l'humanité, il sonne la charge contre le sens des priorités et les valeurs de Mark Zuckerberg. Interrogé par le Financial Times qui lui a demandé si la connectivité globale à Internet était plus importante que, par exemple, trouver un vaccin contre le paludisme, l'ardent défenseur de la recherche sur cette maladie répond : "En priorité ? C'est une blague? [...] Qu'est-ce qui est le plus important, la connectivité ou un vaccin contre le paludisme ? Si vous pensez que la connectivité est l'élément-clé, c'est super. Mais moi, non."
Analyse que je partage : pour qu’un enfant puisse se connecter sur internet , il faut plusieurs étapes : - Il faut qu’il puisse survire aux divers maladies qui guettent les enfants dans ces parties du monde - Il faut qu’il puisse aller à l’école pour savoir lire et écrire Une fois que ces deux étapes remplies, c’est après qu’on peut chercher à le connecter sur internet. Qui au passage nécessite un accès à l’électricité. |
En août déjà, Bill Gates n'avait pas hésité à attaquer
le projet "Google Loon", l'Internet via des ballons-sondes imaginé par Google pour apporter une connexion dans des zones reculées. Là encore, le milliardaire n'avait pas trouvé l'idée mauvaise mais avait invoqué la nécessité de s'intéresser à des problématiques plus urgentes : la faim, les soins médicaux ou l'éducation.
Depuis qu'il n'est plus PDG du groupe, fonctions prises par Steve Ballmer en 2000, le technocrate de 58 ans s'est pleinement investi dans l'organisation d'actions philanthropiques au sein de sa fondation Bill & Melinda Gates et a investi des milliards de dollars dans la lutte contre le paludisme.
Deuxième fortune mondiale, Bill Gates a déjà donné 20 milliards d'euros et compte céder 95 % de ses biens à des œuvres humanitaires, encourageant, via sa campagne "The giving pledge", les plus fortunés des Américains à suivre son exemple et à donner plus de la moitié de leur patrimoine à des œuvres philanthropiques.
Extrait du : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/11/04/combat-de-coqs-bill-gates-accuse-mark-zuckerberg-de-preferer-internet-aux-vaccins/
Les 2,267 milliards d'utilisateurs d'Internet, selon les chiffres Internet World Stats pour 2011, restent localisés dans les pays occidentaux : l'Afrique ne compte que 13,5 % de personnes connectées et l'Asie 26,2 %, quand l'Europe en totalise 61,3 % et l'Amérique du Nord 78,6 %.