Les chiffres ne sont guère reluisants. En effet, selon le ministre, jamais le logement social n’a traversé une phase aussi critique depuis le lancement des grands projets sur l’immobilier économique en 2001. Plus grave, l’habitat social serait «au bord de la crise cardiaque», selon les propos mêmes du ministre. L’image est forte et témoigne de la situation dramatique que vit cette tranche d’habitat.
Ainsi, la production des appartements entre 200.000 et 300.000 DH, destinés aux franges sociales les plus modestes, s’est littéralement arrêtée durant la première moitié de l’année en cours. Les promoteurs se désintéressant de ce type de projets, jugés très peu rentables. Une situation exacerbée par la hausse des prix du foncier et des matériaux de construction, combinée à la spéculation torride, caractéristique pour ce genre d’habitat.
«Si aucune stratégie viable n’est établie avant 2010 afin de redresser le logement social, il faudra alors craindre le pire», souligne Hejira. Le ministre exhorte d’ailleurs les collectivités locales et plusieurs départements gouvernementaux à mettre «la main à la pâte», pour accélérer le processus de redressement de l’habitat social.
Signalons qu’au terme du 1er semestre 2009 le marché immobilier, dans son ensemble, affiche un bilan plutôt terne. La valeur ajoutée du secteur BTP n’a évolué que de 4,6%, contre 10% en 2008. En revanche, l’activité de construction a connu une certaine croissance, augmentant de 6,4% contre une croissance négative de 7,5% affichée au 1er semestre 2008. L’encours total des crédits immobiliers a, quant à lui, atteint, à fin mai 2009, 161,3 milliards de DH, contre 152,8 milliards en 2008, marquant ainsi une amélioration de 6%.