Le Conseil supérieur de l’enseignement (CSE) repense la structuration de son système pédagogique. Dans ce sillage, une session ordinaire se poursuit aujourd’hui entre membres du conseil.
Parmi les points de cette vision, figure l’instauration de référentiels servant à limiter les contours des attributions et compétences du corps enseignant. Cette corporation est appelée, en plus de la préparation des cours, à s’engager dans une gestion didactique du contenu.
Les enseignants doivent en outre diagnostiquer les lacunes des élèves et leur fournir le soutien pédagogique nécessaire. Ils doivent aussi coordonner régulièrement avec les parents d’élèves pour les impliquer dans le suivi de leurs enfants.
Le constat aujourd’hui est que la coordination entre enseignants et parents d’élèves est quasi absente. Elle se pratique surtout auprès de certains établissements privés. Conformément aux directives du plan d’urgence de l’enseignement, le Conseil préconise l’adhésion des enseignants dans la formation continue et ce durant tout le cursus professionnel.
Autre volet, la gestion des heures de travail. Le conseil préconise de passer d’une gestion hebdomadaire à celle annuelle. Cette dernière permet, selon le conseil, une ingénierie plus performante du dispatching des attributions. Elle permet aussi une organisation efficiente des programmes et unités dispensés dans les établissements scolaires. Ainsi 90% du temps seront consacrés à l’enseignement, 3% à la formation continue et 7% à la coordination et au travail collectif entre enseignants et parents d’élèves.
Pour les candidats retenus au concours, la formation devra impérativement durer un an. A la fin du cursus, un contrat d’une durée de 3 ans est établi avec les lauréats (un an pour la formation et deux pour l’exercice du métier). Le contrat est reconduit une seule fois.
Le projet prévoit la mise en place de mécanismes réglementant la collaboration entre les centres de formation et les universités.
Le projet prévoit aussi une révision des programmes dispensés pour les enseignants en formation en vue d’accompagner les nouvelles mutations de l’enseignement. A ce niveau, le constat dressé par le CSE fait ressortir l’absence d’instance nationale à même de réguler et d’orienter la formation ainsi que la non-adéquation de cette dernière avec les besoins réels d’une grande partie des enseignants.
Au programme du CSE, figure également la requalification des formateurs. Selon le Conseil, les centres souffrent de carence de moyens permettant une formation correcte. Ils pâtissent également d’absence de mécanismes de suivi et de coordination. Autre constat, le décalage entre les programmes de formation et la réalité professionnelle.
Par ailleurs, pour promouvoir le métier de l’enseignant, le CSE pose certaines conditions. L’une d'elles consiste à motiver les enseignants en améliorant leur situation financière en parallèle avec leur performance professionnelle. L’autre volet se rapporte à l’amélioration de l’image du corps enseignant en limitant leur intervention excessive dans les cours de soutien particuliers. Par ailleurs, le CSE préconise la mise en place de mesures permettant de motiver les enseignants travaillant dans des régions éloignées.
Autre volet important, l’autonomie progressive qui doit être donnée aux établissements scolaires. A ce titre, des mécanismes et indices d’évaluation seront mis en place au niveau de chaque établissement .
Formation professionnelle
Pour la formation professionnelle, la vision du CSE vise à déterminer un quota annuel obligataire. Pour les niveaux supérieurs (technicien et plus), 75% du temps sera consacré à la formation, le suivi et l’encadrement et 15% pour la préparation et la recherche.
Pour les autres activités dont la formation continue, les formateurs devront leur consacrer 10% du travail annuel.
Pour les autres niveaux, les formateurs doivent consacrer 85% de leur temps à la formation, le suivi et l’encadrement, 10% pour la préparation et la recherche et 5% pour les autres activités dont la formation continue.
Pour devenir formateur, il faudra, en plus du diplôme, avoir une maîtrise des langues arabe et française. Il sera également requis de disposer d’une compétence en communication pour dispenser des formations. Les lacunes à ce niveau sont connues. Souvent, les formateurs, qui maîtrisent la technique, ont un problème de communication ou de pédagogie.