L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) fêtait vendredi dernier ses 20 ans. Ce fut l’occasion de faire le bilan du réseau d’enseignement français au Maroc, ainsi que ses perspectives d’évolution.
Le Maroc est le pays où la présence du réseau d’enseignement français est la plus grande dans le monde devant le Liban, la Tunisie et Madagascar.
Ce réseau est composé des établissements gérés par :
- l’AEFE (organe étatique français),
- les établissements de l’OSUI (acteur associatif)
- certains établissements certifiés conformes aux programmes d’enseignement français.
La situation des établissements d’enseignement du réseau de l’AEFE connaît une dynamique nouvelle depuis quelques années. En effet, depuis la fin du protectorat, ces établissements ont connu une forte baisse des effectifs (notamment du fait du départ des ressortissants français) jusqu’en 1987.
A cette date, la tendance s’est inversée et le nombre d’élèves a fortement augmenté, vu la demande des Marocains pour ce type d’enseignement. En 1999, 65% de l’effectif du réseau AEFE était composé de Marocains. Dès lors, une nouvelle tendance a fait son apparition. «Depuis 10 ans, on note l’arrivée en masse de ressortissants français au Maroc, qu’il s’agisse d’expatriés, de gens qui s’installent du fait du climat économique favorable, ou de personnes ayant la double nationalité», a déclaré Michel Igout, chef de service chargé du secteur Maghreb et Afrique subsaharienne à l’AEFE.
Aujourd’hui, les élèves de nationalité française constituent la majorité des effectifs du réseau. Sur les 18.200 élèves inscrits en 2009, les Marocains ne représentent plus que 48%.
Cette situation débouche essentiellement sur deux résultats: la diminution du nombre de Marocains admis (en 2009, sur les 2.600 candidats qui se sont présentés au concours d’admissions, seulement 780 ont été admis), et l’augmentation des frais de scolarisation.
En effet, sur des budgets allant de 65 à 70 millions d’euros près de la moitié est consacrée aux bourses d’études et à la prise en charge (allouée aux étudiants français).
Les frais de scolarités constituent une importante source de revenus pour assurer le fonctionnement des établissements du réseau. Ces frais ont d’ailleurs enregistré une augmentation (5% pour la maternelle, 10% au collège). Cette tendance est appelée à se poursuivra, d’autant plus que le nombre d’élèves ne pourra augmenter du fait de la capacité d’accueil restreinte.
Le réseau des écoles françaises à l'étranger, gérées par l’AEFE, est composé de 277 établissements implantés dans 125 pays. Ceux-ci sont fréquentés par 157.000 élèves. Créée en 1990, l’Agence a pour mission d'assurer le service public relatif à l'éducation des enfants de nationalité française résidant à l'étranger, ainsi que la contribution au renforcement des relations de coopération entre les systèmes éducatifs français et étrangers.