A qui profite le commerce du Safran ?

Appelé «L’or rouge» ou « Crocus sativus » par les scientifiques  Il est principalement cultivé dans la région du Souss-Massa-Draâ (Taliouine, Tazenakht et environs).

Il s’agit de villages reculés pour qui, cette plante constitue une source majeure de revenu. Mais malheureusement ce n‘est pas les producteurs qui en tirent profit.  

Jugez de vous-même : pour du Safran de qualité, les sociétés étrangères achètent le produit aux producteurs de Taliouine au prix de 10 à 12 DH/gramme et le revendent au consommateur final européen à des prix qui varient entre 10 et 15 euros/gramme, soit 10 à 15 fois plus cher. Ce qui me semble un partage très inéquitable des recettes. Celui qui a cultivé la terre doit gagner.

Les autorités misent sur la mise en place de l’AOC Safran tout comme celle de la maison du safran, une structure qui jouera le rôle de Bourse de l’épice pour améliorer la situation.

Et si ça ne marche pas ?

Les chiffres :

Le volume de la production du safran au niveau de la localité est estimé à 3 tonnes par an. Un chiffre qui permet de classer le Maroc en 4ème position sur le plan international après l’Iran, l’Inde et la Grèce.

La superficie globale dédiée à cette culture traditionnelle est de 600 ha environ pour 3.500 producteurs. Sur le plan commercial, les exportations ont atteint la somme de 35 millions de DH en 2009.

La Suisse et l’Espagne sont les premières destinations du safran de Taliouine.

Actuellement, le prix du safran se situe entre 35 et 40 DH le gramme. De fait, le prix du produit n’a pas toujours été stable et a évolué à travers les années. Ainsi, de 5.000 DH/kg en 1991, l’épice rouge est passée à 30.000 DH/kg en 2009 (ce qui en fait une des épices les plus chers au monde).

Et voilà une autre source de revenus pour les populations déshéritées. Il s'agit du CACTUS :

Consommés seuls ou en accompagnement d'un repas, les filets de raquettes de cactus commencent à faire leur apparition dans certaines épiceries fines.

Voilà un produit qui permettrait de créer de la richesse pour les populations de certaines zones déshéritées.

Le cactus entre aujourd'hui dans la composition de confiture, miel et autres nectars aux saveurs sucrées et même de produits cosmétiques recherchés.

Le potentiel du Maroc en la matière est extrêmement prometteur. Pour une plante qui demande peu d'entretien et peu d'eau, le cactus est une ressource miracle.

on verra qui va en profiter ?

112 millions de DH. Tel est le montant de l’enveloppe budgétaire dédiée au projet de développement du safran dans la région de Taliouine, commune rurale relevant de la province de Taroudant.

Ce projet, qui couvre la période 2010-2013, profite à 1.285 agriculteurs et a été mis en place dans le cadre du plan Maroc Vert.

Il concerne notamment une superficie globale de 1.030 ha avec possibilité d’extension sur 500 autres hectares, la réhabilitation des safranières sur 530 ha et la mise en place d’un système d’irrigation en mode goutte-à-goutte sur près de 1.030 ha.