J’ai créé cette rubrique « arnaques» pour alerter surtout les consommateurs sur les pratiques les plus répandues des arnaqueurs.
Et bien, les entreprises ne sont pas en reste et même les plus grandes.
Le groupe nucléaire Areva aurait été victime d'une "escroquerie" en acquérant la société de gisements d'uranium Uramin, une opération qui s'est avérée un désastre financier,
« L’entreprise a été victime d'une escroquerie facilitée éventuellement par des complices au sein du groupe » selon la conclusion du rapport de Marc Eichinger.
Annoncée à la mi-juin 2008, finalisée à la fin juillet de la même année, l'offre publique d'achat (OPA) sur le producteur canadien Uramin par Areva pour un montant de 2,5 milliards de dollars américains (1,82 milliard d'euros), a constitué l'une des plus grosses acquisitions de son histoire.
Pour Marc Eichinger, Uramin "n'avait aucune production ni aucune ressource prouvées".
l'OPA d'Areva n'a pas été entourée de conditions de confidentialité idéales, permettant au titre Uramin (coté à la Bourse de Toronto et de Londres) de quadrupler "pendant les 6 mois précédant l'acquisition, le prix passant de 300 millions d'euros en 2006 à 1,8 milliard en 2007".
Lors de la préparation de l'OPA, Areva n'aurait examiné que les documents fournis par SRK, un cabinet d'études rémunéré par Uramin.
Avant l'OPA, un rapport de Goldman Sachs pour EDF soulignait les risques concernant le rachat de la société d'exploration immatriculée aux îles Vierges britanniques, un paradis fiscal.
Uramin possédait des mines d'uranium en Namibie (Trekkopje), en Centrafrique (Bakouma) et en Afrique du Sud (Ryst Kuil), mais Areva a dû déchanter : "Les gisements d'uranium se sont avérés plus petits et de moins bonne qualité que prévu", indique Le Parisien. La crise financière de 2008 et la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, ont compliqué encore la donne.
Areva, détenu à 87 % par l'Etat, a passé en décembre une nouvelle très lourde provision de 1,46 milliard d'euros sur la valeur d'Uramin, qui ne vaut plus comptablement que 20 % de sa valeur d'acquisition malgré des investissements.
Parmi les éléments troubles du dossier, M. Eichinger avance également que le patron de la division minière d'Areva à l'époque de l'achat d'Uramin, Daniel Wouters, était en parallèle responsable d'une société d'exploration minière en Afrique, Swala Resources, même s'il reconnaît ne pas avoir "pu prouver d'enrichissement personnel indu".
M. Wouters, recruté rapidement en 2006, "connaissait le mari d'un cadre dirigeant", selon M. Eichinger, qui accuse également Areva d'avoir publié "des informations mensongères" après l'acquisition d'Uramin "jusqu'au moment où il n'était plus possible de les cacher".