Maroc : ce qui se prépare pour les enseignant à l’université en 2012

- Pas plus de 20 heures dans le privé : Un enseignant ne doit pas faire plus de 20 heures dans le privé (rares sont ceux qui respectent cette règle). Une mesure qui permettrait d’améliorer l’offre sur le marché du travail. «Si dans les écoles privées 30% du personnel était permanent, nous n’aurions pas de docteurs dans la rue, du moins ceux qui peuvent enseigner. Nos chômeurs diplômés ne sont pas en plus», affirme le ministre.

- Augmenter du nombre d’heures de travail au sein de l’université. «Nous allons peut-être doubler le nombre d’heures. Les enseignants ont également besoin d’un cadre de travail et nous allons pousser les universités à soumissionner aux marchés», soutient le ministre. L’idée est de sortir l’université de sa léthargie puisque ce sont ses experts qui travaillent le plus souvent pour le compte des bureaux d’études moyennant des «paiements dérisoires». Lahcen Daoudi promet de leur permettre de gagner plus : «il faut que l’enseignant gagne sa vie à l’intérieur de l’université».


- Les professeurs de médecine sont également dans le viseur: «Ils passent plus de temps dans les cliniques que dans les hôpitaux. Le TPA (qui consiste à travailler 2 demi-journées par semaine dans le privé) s’est transformé en du temps permanent», déclare Daoudi.


- Déficit d’enseignants : Affaiblie par l’opération de départ volontaire de 2005/2006, l’université est aujourd’hui en manque d’enseignants dans certaines disciplines: «Nous n’en trouvons plus en droit privé, marketing et en économie. Les gens soutiennent leur doctorat et quittent», affirme le ministre qui ne cache pas son exaspération. Pour lui, c’est une perte de temps que d’encadrer des personnes qui veulent uniquement avoir le titre de docteur sur une carte de visite. Il soutient aussi que les emplois créés dans la fonction publique ont vidé les bancs de la fac, du moins par rapport au cycle des études doctorales. «Au lieu de préparer les doctorats tout le monde est parti à la fonction publique. Les enseignants n’ont plus personne à encadrer». Il propose donc de mettre en place des contrats et des bourses. «De cette manière, si nous avons besoin de la personne, elle reste. Si elle quitte, elle rembourse».

Voir le dossier étudiants : http://www.mizania.com/content/blogcategory/28/70/

Ce qui est inquiétant, l’appétit sans limite et sans morale de certains profs universitaires. Je donne des exemples :

- Un ami au Maroc qui voulait s'inscrire à une fac en Europe en a parlé à un prof qui avait dans contacts dans le cadre de la coopération. Et bien, il lui a signifié qu'il faut casquer pour qu'il plaide sa cause. L'étudiant a bien eu son inscription et le prof a empoché 30 000 DH.

- Plein de profs de fac exigent que leurs étudiants achètent leur polycopie. La vérification se fait au moment de l'oral : pas de bouquin, pas de réussite.

- Des profs de classe prépas assurent des cours privés. Ils deviennent plus intelligents lors de ces séance et n'hésitent pas à traiter des exercices proches des examens.

Pour moi des profs comme ça seront surement contre cette réforme. L'université gagnerait à ne plus les avoir dans ses rangs.

Nouveau système de promotion :

Le ministère aspire à finir avec le système de promotion des enseignants sur le critère de l’ancienneté et le substituer par un système d’avancement basé sur la production de la recherche.

Les nouveaux critères vont comprendre le nombre de publications dans les revues spécialisées.

Un nouveau statut « D » sera créé pour les professeurs dans lequel la progression se fera uniquement sur la base de la recherche. La notion d’ancienneté devra progressivement disparaître.

Fin des semestres

Il faudra également tirer les enseignements de l’échec du système actuel basé sur les semestres. Celui-ci a créé une confusion totale dans les établissements à accès ouvert, voire, un chaos faute de contrôle. On ne peut pas maintenir le statu-quo.