Performance. Pour être qualifiée de passive, une maison doit consommer 15 kWh par mètre carré par an au plus pour le chauffage, contre 110 pour une maison neuve aux normes et 240 en moyenne pour le parc immobilier français. La consommation totale d'électricité de la maison doit se situer sous les 120 kWh/m2/an.
Principe. La maison capte la chaleur produite par le soleil, les appareils électroménagers, la cuisine, les lampes, et même le corps de ses habitants, emmagasinée et restituée par des matériaux à forte inertie.
Outils. A une conception bioclimatique pour optimiser l'apport solaire, la maison passive ajoute les exigences d'un bâtiment "thermos" : une forme compacte, des murs épais et sur-isolés, des fenêtres double ou triple vitrage. Et pour aérer sans refroidir l'air, la ventilation met en oeuvre un système mécanique à double flux et récupérateur de chaleur.
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Les maisons passives demeurent en France une exception notable. Quelque 20 000 bâtiments passifs ont été bâtis en Europe ces dernières années... dont une centaine seulement dans l'Hexagone. "Il y a en France 150 bâtiments en cours de constructions ou projetés, une petite centaine construits et habités. Mais seulement une demi-douzaine vraiment labellisée, tous des maisons individuelles", précise Etienne Vekemans, président de l'association La Maison passive France.
Le premier obstacle est financier : le coût de construction de ces maisons "thermos" dessinées sur mesure reste prohibitif : entre 1 800 euros et 2 000 euros hors taxes le mètre carré en moyenne. "On estime le surcoût de 20 % à 25 % pour une maison individuelle, environ 10 % en habitat collectif. Grâce aux économies d'énergie, cet investissement est amorti en 15 à 20 ans pour une maison, 10 ans dans un immeuble.
Depuis le début de l'année 2009, la maison passive ne bénéficie plus d'aucunes subventions, pourtant essentielles pour démarrer une filière. La France a abandonné l'intérêt pour le passif manifesté pendant le Grenelle de l'environnement, pour consacrer toutes ses aides à la promotion du label bâtiment basse consommation. Une norme bien moins exigeante.