L'association AD-PA (directeurs d'établissements pour personnes âgées) a une nouvelle fois accusé l'Etat, mercredi 18 novembre, de détourner des crédits issus de la Journée de solidarité, créée après la canicule de 2003 pour financer la prise en charge des personnes âgées ou handicapées.
"Cette année, le détournement direct sera de plus de 200 millions d'euros. Pire que cela, l'Etat organise les détournements à venir à hauteur de 307 millions d'euros", a dénoncé dans un communiqué le président de l'AD-PA, Pascal Champvert.
La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) a adopté son budget 2010, qui s'élève à 18,57 milliards d'euros. La journée annuelle de solidarité est une journée de travail supplémentaire par an, non rémunérée, l'argent économisé par les employeurs étant versé depuis 2003 en faveur des personnes âgées et des handicapés à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA).
L'AD-PA et d'autres associations sont déjà montées au créneau plusieurs fois pour protester contre l'utilisation par l'Etat de crédits issus de cette journée. Ils déplorent notamment que des crédits non consommés de la CNSA ne puissent pas être reportés d'une année sur l'autre, et estiment qu'une partie des crédits sert à financer l'Assurance-Maladie "alors que les besoins des personnes âgées fragilisées restent largement non couverts".
L'AD-PA juge que les "détournements" de crédits entraînent notamment des "difficultés pour les départements de verser l'allocation personnalisée d'autonomie", et "le risque de suppression d'emplois dans les établissements" et les services à domicile.