L'Europe qui rêve de développer une "économie de la connaissance" a bien du mal à apprendre à lire à ses enfants.
Près d'un quart des jeunes Européens de 15 ans sont de piètres lecteurs. Et alors que les Etats s'étaient engagés à descendre sur le seuil des 20 % avant 2010.
Entre 2001 et 2006, le groupe des adolescents qui peinent à comprendre ce qu'ils déchiffrent est passé de 21,3 % à 24,1 % d'une classe d'âge, selon un rapport de la Commission présenté le 26 novembre pour être officiellement adopté par le Conseil européen en février 2010.
Avec son taux de 21,7 %, de très mauvais lecteurs, la France n'a pas de quoi faire la fière. Elle se situe, certes, en dessous de la moyenne de l'Union européenne, mais le tracé de sa courbe, lui, suscite quelques inquiétudes. La performance française a largement décru entre 2001 et 2006.
Nous sommes même un des pays qui a le plus plongé en 5 ans. Le groupe de nos mauvais lecteurs s'est accru de 42 %, alors que la moyenne de l'UE connaissait un gonflement de 13 % de ce groupe.
Dans le même temps, d'autres nous prouvent que l'augmentation de l'illettrisme n'est pas une fatalité. La Pologne a fait fondre ce groupe d'un tiers en 6 ans, l'Allemagne de 11,5 %.
Quant aux scores les plus brillants, la Finlande - éternelle première de la classe- s'illustre avec ses 4,8 % de lecteurs médiocres, l'Irlande avec ses 12,1 % et l'Estonie avec ses 13,6 %.
Sur les cinq indicateurs censés faire de l'Europe "l'économie basée sur la connaissance la plus compétitive du monde", la France affiche un seul bon résultat : en scolarisant 100 % des enfants de 4 ans, elle se classe en tête de peloton. En matière de décrochage scolaire, en revanche, la situation nationale se détériore : 11,8 % des 18-24 ans quittent le système scolaire avant leur diplôme du secondaire, plaçant ainsi la France en quinzième position sur vingt-sept. Nos mauvais résultats ne sont sans doute pas étrangers au fait que nous offrons le système scolaire le plus inégalitaire : notre pays se pays se classe 25e dans l'UE pour le lien entre catégorie sociale et réussite en maths, selon une autre étude de l'OCDE.