Les plantes médicinales et aromatiques, est un secteur peu connu au Maroc. Et pourtant, «plus de 4.200 variétés de plantes y existent, dont 826 sont exploitées traditionnellement, et 30% à peine commercialisées. De plus, 90% de ces plantes se trouvent à l’état sauvage et 10% seulement sont cultivées», indique Mohamed Hmamouchi, directeur de l’Institut national des plantes médicinales et aromatiques (Inpma), qui vient de démarrer officiellement ses activités dans la région de Taounate. Selon lui, le marché est occupé par 6 grandes sociétés, telles que le numéro 2 mondial Maroc Extraction et Naturex (Nouaceur), Bioland (Khémisset) ou encore Arômes du Maroc (Casablanca, Kelaat Mgouna, Khémisset…).
Les chiffres disponibles, et qui remontent à 2005, indiquent que le Maroc a exporté pour 900 millions de DH et importé l’équivalent de 400 millions de DH. «Le Royaume réimporte en fait, sous forme de produits finis, ce qu’il exporte comme plantes brutes», souligne le directeur de l’institut. De plus, le secteur est marqué par l’anarchie. «En effet, il est caractérisé par l’existence de plusieurs types d’intervenants: des ramasseurs, des intermédiaires, des distillateurs, de grosses sociétés et de nombreuses associations. Et aucune coordination n’existe entre eux. Il est donc grand temps de remettre de l’ordre dans le secteur», déclare Hmamouchi, titulaire du Premier prix de l’Isesco pour l’édition de son livre «Plantes aromatiques et médicinales marocaines». La création de l’institut vient donc à point nommé. En effet, cet établissement spécialisé, unique en Afrique et dans le monde arabo-musulman, a pour mission de mettre en œuvre la stratégie nationale dans le secteur des plantes médicinales et aromatiques (PMA).