Qu'ils s'appellent Disneyland, Futuroscope, Parc Astérix ou Puy du Fou, les parcs de loisirs de France attirent de plus en plus, à la fois pour la qualité de leur offre et parce qu'ils proposent une détente à moindre frais en ces temps de crise où les budgets de vacances se resserrent.
Le secteur carbure. Plus de 20 millions de personnes ont fréquenté les parcs de loisirs de l'Hexagone en 2011, générant une dépense moyenne en hausse, entre 30 et 50 euros par jour dans la plupart des 280 sites du pays.
Classement 2011 1- Disneyland raffle plus de 75% de la fréquentation avec ses 15,7 millions de visiteurs, et 60% des 2,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires de la profession.
2- le Futuroscope a accueilli 1,8 million de visiteurs
3- le Parc Astérix 1,6 million. | Classement 2012 2- Parc Astérix : 1 720 000 visiteurs 3- Futuroscope : 1 698 000 visites 1- Disneyland Paris : 16 millions de visiteurs) |
Les parcs de loisirs, c'est de la détente, du tourisme concentré et financièrement accessible, voilà pourquoi ça marche autant en période de crise.
Le Puy du Fou sacré meilleur parc mondialLa réussite de ce secteur est d'autant plus remarquable que les parcs de loisirs français plaisent pour "leur créativité et leur qualité, reconnues internationalement", note Guy Raffour. Le Puy du Fou (1,5 million de visiteurs en 2011), parc de spectacles en Vendée centré notamment sur l'époque médiévale (et chouchou des Français selon un sondage IFOP), vient d'être sacré meilleur parc mondial (Thea Classic Award).
Une attraction du Futuroscope, Arthur 4D, a aussi été primée. En outre, "l'offre est unique en Europe: très vaste, bien répartie sur le territoire, avec beaucoup de thèmes différents, des volcans d'Auvergne au Marineland d'Antibes..."
"L'arrivée en tir groupé au tournant des années 1990 de trois majors, Futuroscope, Parc Astérix et Disneyland, a structuré la qualité du secteur", explique Sophie Huberson, déléguée générale du Snelac, le grand syndicat de la profession. Souvent, "les collectivités locales ont impulsé la naissance de parcs, comme la Cité de l'Espace à Toulouse, la Cité de la Mer à Cherbourg ou le parc Vulcania autour des volcans près de Clermont-Ferrand", ajoute-t-elle.
Bien implantés dans la culture françaiseLes parcs de loisirs ont mis du temps à s'implanter dans la culture française. Mais aujourd'hui, 9 Français sur 10 en ont déjà visité un, la moitié en ont visité au moins 4 différents, et 16% au moins 7, selon des études OpinionWay et GfK.
La profession, emploie 30.000 personnes, et en 2011, les trois-quarts des sites de loisirs de France ont vu leur nombre de visiteurs augmenter et les quatre-cinquièmes leurs recettes grimper.
Et 2012 s'annonce prometteuse, puisque la célébration de plusieurs anniversaires placera le secteur sous les feux des projecteurs, grâce à une cohorte de nouveaux spectacles et attractions. En plus des 20 ans de Disneyland, le Futuroscope fêtera ses 25 ans, Vulcania ses 10 ans... La doyenne, la Mer de Sable, soufflera elle ses 50 bougies en 2013 et le Parc Astérix, 25 en 2014.
Les innovations et les investissements, les clés du succèsDans le secteur des parcs de loisirs, les innovations et des investissements permanents sont le nerf de la guerre car ils conditionnent le taux de "revisite" et la durée du séjour, deux facteurs cruciaux de la survie des parcs. Si le tout premier défi d'un parc de loisirs est d'attirer des visiteurs, l'enjeu majeur est de les faire revenir et d'allonger autant que possible le temps passé sur place, générateur de recettes, explique Sophie Huberson, la déléguée générale du Snelac, grand syndicat du secteur.
Disneyland s'est ainsi offert pour ses 20 ans plusieurs gros cadeaux, dont une nouvelle parade, des chars, un spectacle nocturne... Pour innover, le royaume de Mickey, leader européen du secteur, réinvestit depuis deux décennies en moyenne 7% par an de son chiffre d'affaires, qui a atteint 1,3 milliard d'euros en 2011.
Entre 8% et 18% du chiffre d'affaire réinvestiLes investissements sont "vitaux" dans cette profession, juge Sophie Huberson, "car il existe un cercle vertueux: plus on investit dans les parcs, plus l'offre est pléthorique, plus les clients sont contents, plus ça allonge la durée de visite, plus ça intensifie la consommation sur le site". "C'est la nouveauté qui tire le trafic dans ce métier, très concurrentiel", confirme le patron du Futuroscope de Poitiers, Dominique Hummel. "60% de nos clients sont des revisiteurs, venus en moyenne il y a 4 ou 5 ans", explique-t-il. Pour "faire bouger les lignes en permanence", le Futuroscope réinvestit "10% du chiffre d'affaires chaque année afin de renouveler 20% de l'offre et générer un taux de 60% de revisite". Soit 9 millions d'euros d'investissements pour 90 millions de recettes en 2010.
En général, "les parcs français réinjectent entre 8 et 18% de leur chiffre d'affaires dans l'attractivité. Celui qui ne fait pas ça, il ferme", assure Sophie Huberson. Faute d'une telle dynamique, le parc Mirapolis avec son géant Gargantua, né en 1987 près de Paris, a vécu à peine 5 ans. Et Vulcania, sur le thème des volcans en Auvergne, jugé trop peu ludique à son démarrage il y a 10 ans, est resté loin des 800.000 visiteurs annuels espérés. Le succès a un prix.
Gestion des saisonniers : le parc d'Asterix ferme l'hiver, la direction a mis en place un système particulier pour ses salariés (220 postes en CDI et 1 000 saisonniers).
Ces derniers, baptisés "les irréductibles", travaillent 8 mois, puis prennent un mois de vacances. Les 3 mois restants... sont du ressort de Pôle emploi.
Les meilleurs saisonniers repartent avec une promesse de réembauche à la fin de la saison. |