Les chewing-gums sont un fléau économique et écologique :
374 milliards de pastilles sont produites chaque année dans le monde, 3 millions de tonnes sont consommées et une bonne partie finit sur le bitume.
Pour se débarrasser des résidus et nettoyer ses rues, la Grande-Bretagne a dépensé, en 2011, 216 millions d'euros, Londres, 6 millions d'euros.
Pour éradiquer le phénomène, Singapour a interdit il y a 20 ans l'importation et la vente de chewing-gum sur son territoire, sous peine de très fortes amendes.
En 2001, Rome avait tenté une grande opération de nettoyage de son centre historique et des sites archéologiques où sont abandonnés chaque jour, selon les autorités, 15 000 chewing-gums.
En France, quelques municipalités tentent de sensibiliser les mâcheurs en installant dans les rues des panneaux pour les inciter à y coller leur chewing-gum. Le résultat n'est pas vraiment ragoûtant... Les Français sont les plus gros mâcheurs, après les Américains, et de mauvais élèves concernant la propreté des rues.
Pour y remédier il y a deux choix :
Le chewing-gum biodégradable arrive en Europe. Baptisé Rev7, comme révolution, il a été mis au point par une PME britannique, Revolymer, spécialiste du polymère.
Rev7 devrait se désagréger en moins de 6 mois, lorsque les gommes classiques, plaies du bitume, s'incrustent pendant plus de 5 ans, parsemant les trottoirs ou autres endroits de taches noirâtres.
Sa composition, un polymère synthétique non adhésif et non résistant à l'eau, associé à un autre polymère "hydrophile", le rend facilement détachable des textiles et des sols. Il pourra s'éliminer au passage des piétons.
Les chewing-gums habituels contiennent, eux, un polymère qui absorbe très peu l'eau afin d'être mâché plus longtemps. Inconvénient : ils sont extrêmement collants.
Le 25 mars 2011, le conseil scientifique de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a estimé que Rev7 ne présentait aucun risque allergique. En août 2012, la Commission européenne a délivré une autorisation de mise sur le marché. La société a commencé à commercialiser son produit en Irlande.
Le Rev7 n'a pas les qualités naturelles du Chicza, cette gomme à mâcher bio inventée par les Mexicains à partir du latex, la sève du sapotillier, un arbre du Yucatan. Le Chicza, entièrement naturel, se désagrège au bout d'un mois à peine.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/11/21/macher-propre-grace-au-chewing-gum-biodegradable_1793565_3244.html