Fibre optique : l'Arcep est favorable à toutes les technologies

L'Autorité de régulation des télécoms, l'Arcep, vient de livrer ce mardi ses orientations en matière de déploiement de fibre optique; cette technologie permettant le très haut débit. Ces orientations reposent plus précisément sur la mise en oeuvre du principe de mutualisation des réseaux en fibre optique dessiné par la Loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008 obligeant l’opérateur désigné par le propriétaire pour installer la fibre dans l’immeuble à donner accès à son réseau aux opérateurs tiers dans des conditions non discriminatoires.

D'une part, le mono-fibre défendu par Orange et SFR, et le multi-fibres d'autre part défendu par Free:

La 1ère technique, appelée aussi le point-à-point consiste à une fibre par foyer entre le logement et un noeud de répartition optique desservant quelques milliers de foyers.

La 2eme : le point-à-multipoint, procède d’un partage des fibres entre foyers desservis.

Face à ces deux techniques, l'Arcep souhaite "donner sa chance à chacune des technologies".

Pour les zones très denses, l'autorité propose ainsi, dans sa consultation publique organisée jusqu'au 30 avril, que tout opérateur puisse demander, en amont, à son homologue chargé d'équiper un immeuble de lui installer une fibre dédiée.

Les coûts afférents "devraient intégralement être préfinancés par l'opérateur bénéficiaire, qui partagerait également les coûts d'équipement de l'immeuble en fibre optique", suggère l'Arcep.

Les expérimentations vont se poursuivre et seront étendues aux zones peu denses, pour lequel un groupe de travail réunissant notamment opérateurs et collectivités territoriales est créé.

Le gendarme des télécoms, l'Arcep a tenu une conférence de presse pour présenter son projet de décision sur la régulation des réseaux en fibre optique, qui permettront d'accéder à Internet 5 à 10 fois plus vite qu'avec l'ADSL.

L'autorité est bien favorable à l'installation de plusieurs fibres par logement dans le cadre du déploiement de l'internet à très haut débit dans les grandes villes, un modèle défendu par Free mais vivement critiqué par Orange (France Télécom).

L'Arcep propose la pose optionnelle de fibres supplémentaires dans les zones très denses", indique le régulateur dans un communiqué précisant qu'à ce stade, 148 communes sont concernées, soit 5,16 millions de foyers. Dans ces communes, tout opérateur peut demander de "disposer d'une fibre supplémentaire pour chaque logement" moyennant un partage du financement.

"Ce dispositif n'impose pas de norme multi-fibres, mais rend possible l'exercice de son option par les opérateurs", le but étant de favoriser "la dynamique concurrentielle", souligne l'Arcep car il permet "de changer plus facilement d'opérateur et de souscrire à des services de différents opérateurs".

Le régulateur estime par ailleurs son surcoût "modeste par rapport à l'architecture mono-fibre" préconisée par Orange. Faux rétorque, son PDG Didier Lombard. Les solutions multi-fibres coûtent jusqu'à 40% plus cher, a-t-il expliqué vendredi dans une tribune publiée dans "Le Figaro".

Un plan national du « très haut débit » est en cours de finalisation entre l'Élysée et les ministères concernés.

Objectif : lancer dans les plus brefs délais le chantier de la fibre optique en France. Le plan est estimé à près de 30 milliards d'euros, l'investissement est bloqué depuis des mois en raison d'un cadre réglementaire jugé trop flou par les opérateurs.

Dans les grandes villes de France, où l'investissement est le plus rentable, le déploiement sera laissé à l'initiative des seuls opérateurs privés. En revanche, dans les zones moins peuplées, le schéma passera par le lancement d'appels à projets qui pourraient être soutenus par l'État via des outils financiers incitatifs.

Ce plan, qui peut encore être arbitré, semble plus favorable à France Télécom qu'aux opérateurs alternatifs. Ces derniers militaient depuis des mois pour la création d'un opérateur mutualisé. Contrairement à France Télécom, dont le refus s'est renforcé dans le contexte actuel de crise sociale et d'arrivée prochaine d'un nouveau concurrent dans le mobile.