Conférence des 46 ministres européens de l'enseignement supérieur à la bibliothèque de l'Université catholique de Louvain, en Belgique.
Lancé il y a 10 ans, le processus de Bologne a été à l'origine de réformes destinées à rendre les systèmes d'enseignement supérieur nationaux compatibles entre eux, grâce à la mise en place du LMD (licence, master et doctorat en 3, 5 et 8 ans) et d'un système de crédits, les ECTS (European Credit Transfer System), transférables d'une université à l'autre.
Le communiqué final affirme ainsi que "l'investissement public dans l'enseignement supérieur est une priorité absolue". La concession semble mince, elle n'était pas acquise dans un espace où coexistent des systèmes gratuits (en Scandinavie, par exemple) avec des facultés coûteuses (comme au Royaume-Uni), des pays où l'argent privé est rare à l'université avec d'autres où les liens avec les entreprises sont étroits.
Autre signal de nature politique, le communiqué insiste sur la nécessité "d'un accès équitable" aux études, chaque pays devant "établir des objectifs mesurables (...) pour augmenter la participation des groupes sous-représentés" dans l'enseignement supérieur.
Sur le financement, en revanche, le texte souhaite que les universités recherchent des "sources et des méthodes de financement diversifiées", sans renoncer à de possibles augmentations des droits d'inscription.
Les 46 ministres se sont mis d'accord sur l'objectif de porter à 20 % d'ici à 2020 le pourcentage d'étudiants effectuant "une période d'études" à l'étranger. Dans l'Union européenne (UE), la moyenne est de 12 % (environ 14 % en France) mais certains pays, notamment hors UE, en sont encore loin. Sachant que la mobilité étudiante a faibli en 2008-2009 dans plusieurs pays (dont la France) et que la crise risque de freiner un peu plus les velléités de départ, l'objectif n'est pas acquis d'avance.
Enfin, le communiqué final approuve la création d'un "outil de transparence multidimensionnel", formulation incompréhensible destinée à éviter le terme de "classement". Cette cartographie des universités, pour laquelle la Commission a lancé un appel d'offres, devra permettre "d'identifier et de comparer les forces respectives" des établissements européens.